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Culte des samedi 26 novembre 2022 à Môtiers et dimanche 27 novembre à La Côte-aux-Fées
Lectures bibliques
Esaïe 2,1-5
Romains 13,11-14
Matthieu 24,36-44
Vivons dans la lumière de la loi de l’amour
prédication par David Allisson
« Vous connaissez le temps où nous sommes » (Rm 13,11)
Il est temps.
Ce temps évoqué par l’apôtre Paul, c’est le kairos, ce temps souvent nommé dans le Nouveau Testament. C’est le temps attendu, le temps propice, le moment opportun pour la réalisation de quelque chose. Dans le Nouveau Testament, ce mot désigne le moment décisif où le salut se manifeste et où l’être humain est appelé à l’accueillir.
Parce que c’est le moment favorable, il est temps de sortir du sommeil, de se réveiller. Ce mot de se réveiller, ou sortir du sommeil, c’est le même que pour parler de l’acte de ressusciter !
Nous voici donc invités à une vie que même la mort ne met pas en péril. Nous entrons dans une lumière qu’aucune obscurité ne vient menacer.
Selon Paul, cela implique pour les chrétiens d’être vigilants sur leur comportement. Il le dit avec ses mots à lui :
« Ne vous laissez pas entraîner vers le mal par vos mauvais désirs. » (Rm 13,14)
En le transposant dans un langage plus proche de nos préoccupations d’aujourd’hui, mais en gardant le fond de sa pensée, on pourrait dire : le Christ vous libère de vos angoisses humaines !
Si le Christ était déjà revenu, nous n’aurions pas besoin de nous demander comment faire pour combler les déficits des budgets d’église et régler nos difficultés de communication ou de collaboration. Nous n’aurions pas besoin de nous préoccuper de l’entretien des bâtiments et de tous ces soucis concrets, peut-être.
Mais il n’est pas encore revenu et comme le dit l’apôtre, nous sommes en train de vivre le bon moment : « vous connaissez le temps où nous sommes : c’est le moment de sortir de votre sommeil ! En effet, quand nous avons cru au Christ, le salut était encore loin, maintenant, il est plus près de nous. » (Rm 13,11)
Alors, que faisons-nous de ce temps présent, de ce moment favorable ?
Sortons du sommeil. Vivons à la lumière.
Le sommeil, c’est la mort. C’est l’aveuglement spirituel.
La lumière, c’est reconnaître le moment du salut. C’est reconnaître dans la croix du Christ la présence de Dieu.
D’accord, il fait encore sombre. D’accord, le monde semble encore plongé dans l’obscurité. C’était déjà comme ça au moment où Paul a écrit. Voici ce qu’il dit :
« La nuit est bientôt finie, le jour va se lever » (Rm 13,12).
La nuit est encore là. Mais le jour s’approche. Les angoisses de notre monde font encore sentir leurs effets. Mais la promesse de la présence de Dieu est la plus forte. L’apparition de la lumière ne sera pas empêchée.
On ne sait pas si c’est encore la fin de la nuit ou si c’est déjà l’aube. Pourtant, tout est déjà orienté vers la lumière et nous sommes appelés à nous mettre en disposition de vivre dans cette lumière !
Nous sommes donc appelés à la vie et à être en présence de Dieu !
Pour Paul, s’abandonner aux mauvais désirs, c’est vivre dans l’angoisse de sa fragilité. Ces mauvaises actions commises pendant la nuit, c’est l’illusion de fuir cette fragilité.
Invitant les chrétiens à revêtir le Christ, à être semblables à lui, Paul leur rappelle que la foi leur offre la possibilité d’assumer leur fragilité en s’habillant de la grâce de Dieu.
L’espérance et l’éthique sont étroitement liées. La promesse de la vie dans la lumière de Dieu est accompagnée de la responsabilité confiée aux croyants de vivre comme Dieu le demande.
Il y a une tension entre le présent et l’avenir : le jour se fait attendre et, en même temps, il est déjà là. Cette tension entre le présent et l’avenir offre l’occasion d’un regard nouveau sur le présent.
L’avenir du retour du Christ est enraciné dans le passé de la mort et de la résurrection du Christ. Cet avenir est à vivre au présent de la promesse de Dieu : il est présent et cette présence est appelée à se marquer encore plus à l’avenir.
Cette promesse se cache dans l’avenir, si souvent angoissant d’un point de vue humain, et a déjà laissé percer ses rayons dans le passé de chaque croyant.
Ni nos efforts, ni notre comportement éthique ne peuvent réaliser le temps de la présence définitive de Dieu. Pourtant, nos efforts et nos comportements ont une importance essentielle : ils reflètent la lumière de ce temps de la présence accomplie de Dieu.
Nous vivons, grâce à la mort et la résurrection du Christ, sous une loi nouvelle : la loi du service et de l’amour.
Aujourd’hui où la fragilité humaine est soulignée par les catastrophes écologiques, le choc des civilisations, les conflits armés, la fin de l’Etat social, le chômage, le vieillissement de la population, certains nous annoncent la fin de l’humanité pour cet après-midi.
Pourtant, l’espérance ouverte par le Christ nous demande de revêtir le Christ, de vivre sous cette loi du service et de l’amour. Comme le laissait entendre Dietrich Bonhoeffer, « être chrétien, c’est être Christ pour les autres ».
Une opinion largement répandue, c’est qu’aujourd’hui le monde va mal. Notre avenir est incertain, et nous nous demandons si nos enfants en auront un. Notre planète est malade, la pollution a atteint des seuils limites. L’économie est en crise, le chômage progresse, les partis d’extrême droite ont la cote. Les guerres prennent des dimensions toujours plus inquiétantes et les armes nucléaires prolifèrent. Et ne parlons pas de terrorisme ! Il y a de quoi être pessimiste sur l’état du monde.
Face à ces scénarios catastrophes, Paul tient un langage qui va à contre-courant. A la nuit succédera le jour. L’avenir qui nous attend est celui de la présence de Dieu. Pourtant, ce n’est pas un optimisme naïf, celui de l’apôtre Paul : il discerne la nuit, et il sait que nous y sommes encore. Seulement, il a foi en un Dieu qui nous aime et qui nous arrachera des ténèbres dans lesquelles notre monde semble s’engouffrer. Il perçoit d’ailleurs déjà les premiers rayons d’un jour nouveau. Jésus Christ a été le premier rayon de ce jour. Il a déjà commencé à briller dans notre vie quand nous l’avons choisi comme Seigneur, même si nous vivons dans un monde où il fait encore sombre.
Revêtez les armes de la lumière.
Revêtez le Christ.
Revêtons les armes de la lumière.
Revêtons le Christ, soyons semblables à lui.
Vivons pleinement et joyeusement sous cette loi nouvelle, inaugurée par le Christ. Vivons sous cette loi nouvelle du service et de l’amour.
Amen.