Textes du culte du 16 juillet 2022 à Couvet – lien, thème également du culte en randonnant du dimanche 17 juillet 2022 aux Bayards
Lecture de la Bible
Prédication
de David Allisson
Le Seigneur se montre à Abraham. Il est trois hommes debout au moment le plus chaud de la journée.
Le Seigneur est trois visiteurs dans la plus grosse chaleur de la journée.
Le texte oscille entre la rencontre d’Abraham avec le Seigneur et l’hospitalité offerte à trois hommes. Rencontrer ces trois hommes, c’est rencontrer le Seigneur. S’activer pour offrir l’hospitalité à ces trois visiteurs, c’est prendre le temps du face à face avec le Seigneur et de son accueil.
Si Jésus avait été l’un des trois hommes, s’il avait été témoin de leur accueil par Abraham qui s’affaire tel Marthe dans la rencontre de l’Evangile de Luc, aurait-il aussi trouvé qu’Abraham s’inquiète pour beaucoup de choses et que Sarah qui observait depuis sous la tente a choisi ce qui est vraiment bon ?
Ce qui est montré en exemple dans les actions d’Abraham pour offrir l’hospitalité aux trois visiteurs est justement ce que nous pensons critiquable chez Marthe dans le Nouveau Testament.
En lisant ces deux textes ensemble, dans la Genèse et dans l’évangile selon Luc, je me suis dit en effet que c’est nous, lectrices et lecteurs de l’évangile, qui trouvons critiquable le travail pratique et concret de Marthe. En lisant ce récit, nous nous sommes mis dans la tête que la bonne attitude était l’écoute contemplative et attentive. Pourtant, Abraham et sa préparation de galettes avec 25 kilos d’excellente farine ne fait pas dans la dentelle du point de vue de l’énergie qu’il met pour accueillir les visiteurs. Jésus aurait pu critiquer son agitation à lui aussi.
Cela me fait revenir au texte de l’évangile pour le relire attentivement. Ce que Jésus reproche à Marthe, c’est d’être inquiète et de se faire du souci pour beaucoup de choses. Le souci explicite qu’elle se fait dans cette courte histoire, c’est que sa sœur ne se bouge pas pour l’aider. Elle s’est peut-être mise à la tâche dans un esprit généreux d’accueil et d’hospitalité. Mais ce qui la dérange tout à coup, c’est que sa sœur Marie ne s’inquiète pas avec elle de l’accueil de son hôte.
Ce que Jésus reproche à Marthe, ce n’est pas d’être agitée et de s’activer aux tâches pratiques de l’hospitalité alors que ce serait plutôt le moment de s’asseoir et d’écouter. Je me suis dit qu’il reprochait à Marthe d’être divisée en elle-même, partagée entre son engagement à bien faire et le besoin qu’elle ressent que Marie s’engage de la même façon qu’elle.
Et si Marthe avait rendu d’un cœur entier et généreux le service pratique qu’elle avait choisi ? C’est ce qu’Abraham a fait pour accueillir le Seigneur sous la forme de trois voyageurs en plein soleil de midi. Peut-être que Marthe aurait alors elle aussi choisi ce qui est vraiment bon. Personne ne lui aurait enlevé le cœur généreux avec lequel elle aurait pu accueillir Jésus.
L’enjeu est l’attention accordée à l’autre dans la rencontre qui se présente. Marthe s’inquiète d’elle-même et du fait que Marie n’a pas la même inquiétude. Elle était invitée à rencontrer Jésus, le visiteur de ce jour, qu’elle prépare à boire et à manger en s’activant dans la cuisine ou qu’elle écoute tranquillement sans bouger. Le souci qu’elle se fait pour bien se conduire et faire ce qui est juste, c’est cela qui détourne son attention de la rencontre et qui lui fait penser à elle-même avant tout.
J’aimerais nous laisser quelques minutes de méditation silencieuse pour réfléchir à ceci :
Je peux être active comme Marthe et avoir choisi ce qui est vraiment bon.
Je peux être calme et silencieuse comme Marie et être inquiète en me faisant du souci pour beaucoup de choses.
Je me demande comment je vais porter mon attention sur l’essentiel et comment je vais faire le choix de ce qui est vraiment bon.