Cultes du souvenir, 5-6 juin 2021

Cultes du souvenir au temple de Couvet, samedi 5 juin 2021 à 17h30, dimanche 6 juin à 10h et 17h30

Officiants : Séverine Schlüter, Véronique Tschanz Anderegg, David Allisson et Patrick Schlüter

Lecteur : André Chédel, Organiste : Jean-Samuel Bucher

Service des culte : Brigitte Rufener, André et Ellen Jaccard, Francine Bütschi

Durant les cultes, les personnes décédées entre octobre 2019 et septembre 2020 dont la paroisse du Val-de-Travers a accompagné le service funèbre, ont été nommées en allumant une bougie. Une trentaine d’autres bougies ont été allumées pour évoquer d’autres défunts auxquels les personnes de l’assemblée pensaient.

Le culte du samedi a été transmis en direct la page facebook de la paroisse. Il est visible ici :

https://www.facebook.com/ParoisseVDT/videos/174383301290865

Lecture biblique :

Textes du culte :

Accueil, salutation, explications (Séverine Schlüter)

Je vous souhaite une cordiale et chaleureuse bienvenue à vous tous rassemblés ici, en ce temple de Couvet, où Dieu nous accueille, et où nous sommes réunis pour nous souvenir et faire mémoire.

Il y a quelques temps, la mort nous a séparé de nos proches. Pour certains, cela fait plus d’une année déjà ; pourtant, ces personnes restent toujours bien présentes dans nos cœurs et nos pensées.

De Pâques à Pentecôte, le site des Églises «Offreunelumiere.ch» offrait la possibilité d’allumer des lumières virtuelles, portant des messages de gratitude, d’espérance, de solidarité ou d’hommage à quelqu’un. Ces messages restent visibles sur le site, en guise de souvenir et d’encouragement.

A notre tour, nous voulons aussi par des signes lumineux, entrer dans cette espérance. Tout d’abord en associant à ce que nous vivons tous ceux et celles qui occupent nos cœurs et nos pensées et que nous avons apporté avec nous.

se déplacer vers le grand cierge et les 3 bougies devant la chaire.

  • Prendre la flamme du cierge : cette bougie est signe de la présence de Dieu, lumière dans nos obscurités et amour plus fort que la mort. Elle éclaire notre passé, notre présent et notre avenir.
  • Allumer la première bougie : que cette flamme brille en souvenir de nos proches qui ne sont plus parmi nous, parce que la mort les a emportés… Ils ont marqué notre existence et contribué à ce que nous sommes aujourd’hui.
  • Allumer la deuxième bougie : que cette flamme brille en communion avec les proches qui ne sont pas parmi nous parce qu’ils ont été empêchés par la distance, la maladie ou d’autres circonstances. En pensée avec eux, nous restons cependant un soutien les uns pour les autres.
  • Allumer la troisième bougie : que cette flamme brille en perspective des proches qui ne sont pas encore parmi nous, parce qu’ils ou elles restent à rencontrer : enfants à naître, compagnes et compagnons de vie, ou tout autre personne qui nous sera donnée. Ces personnes seront portées aussi par ce que nous vivons aujourd’hui.

Ainsi, à la lumière Dieu de tendresse, nous sommes rassemblés en son amour.

Prière avec répons (Véronique Tschanz Anderegg)

Seigneur,

Nous sommes venus pour nous souvenir d’un époux, d’une maman, d’un grand-papa, d’une fille, d’une conjointe, d’un papa, d’une grand-maman, d’un fils, d’une amie, d’un voisin…

Mais les souvenirs, ça peut faire du bien ou nous rendre triste…

Ça peut nous chambouler ou nous apaiser.

MERCI, Seigneur de nous accueillir avec nos émotions qui se bousculent.

MERCI de nous rappeler que : « La ténèbre n’est point ténèbre devant toi. La nuit comme le jour est lumière »

Seigneur,

Permets que dans ce temps de culte, une parole, une prière, une musique, un geste

… nous permettent d’exprimer le sentiment de vide qui nous habite encore,

… nous aident à sortir la colère qui gronde peut-être toujours,

… apaisent nos regrets encore vifs

Seigneur, permet que nous ressentions que « La ténèbre n’est point ténèbre devant toi. La nuit comme le jour est lumière »

Seigneur,

Permets que ce temps de souvenir et d’hommage nous offre l’occasion

… de redire notre reconnaissance à l’être aimé pour ce qu’il a fait germer en nous

… de de vivre le pardon,

… d’envisager l’avenir avec sérénité.

Seigneur, permets que ce temps nous fasse expérimenter que « La ténèbre n’est point ténèbre devant toi. La nuit comme le jour est lumière ».

Amen

Lecture des Psaumes 42-43 :

Comme une biche soupire après des courants d’eau,
Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu!

Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant:
Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu?

Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit,
Pendant qu’on me dit sans cesse:
Où est ton Dieu?

Je me rappelle avec effusion de cœur
Quand je marchais entouré de la foule,
Et que je m’avançais à sa tête vers la maison de Dieu,
Au milieu des cris de joie et des actions de grâces
D’une multitude en fête.

Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.

Mon âme est abattue au-dedans de moi:
Aussi c’est à toi que je pense, depuis le pays du Jourdain,
Depuis l’Hermon, depuis la montagne de Mitsear.

Un flot appelle un autre flot au bruit de tes ondées;
Toutes tes vagues et tous tes flots passent sur moi.

Le jour, l’Eternel m’accordait sa grâce;
La nuit, je chantais ses louanges,
J’adressais une prière au Dieu de ma vie.

Je dis à Dieu, mon rocher: Pourquoi m’oublies-tu?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse,
Sous l’oppression de l’ennemi?

Mes os se brisent quand mes persécuteurs m’outragent,
En me disant sans cesse: Où est ton Dieu?

Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.

Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle!
Délivre-moi des hommes de fraude et d’iniquité!

Toi, mon Dieu protecteur, pourquoi me repousses-tu?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse,
Sous l’oppression de l’ennemi?

Envoie ta lumière et ta fidélité! Qu’elles me guident,
Qu’elles me conduisent à ta montagne sainte et à tes demeures!

J’irai vers l’autel de Dieu, de Dieu, ma joie et mon allégresse,
Et je te célébrerai sur la harpe, ô Dieu, mon Dieu!

Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi?
Espère en Dieu, car je le louerai encore;
Il est mon salut et mon Dieu.

Message (Patrick Schlüter)

Nous voilà réunis pour vivre ces 3 cultes du souvenir. Pour beaucoup d’entre vous, le deuil ou les deuils que vous avez vécus ont été rendus très particuliers par ce temps de pandémie. Impossibilité ou contraintes pour voir une personne en fin de vie, cérémonie limitée à peu de personnes, 5, 10, 50, port du masque. Moins de possibilités de voir la famille et les amis.

Et s’ajoutaient aussi les contraintes liées au COVID-19, avec toutes les implications personnelles, professionnelles, familiales et autres.

Oui, vivre un deuil dans cette période est très particulier et sans plus difficile, même si plusieurs personnes ont vécu dans ce temps un resserrement des liens avec leurs proches.

Les personnes que nous allons nommer sont décédées il y a plus d’un an et demi pour certaines. Ce culte souvenir se vit plus tard qu’ordinaire. C’est aussi une conséquence du temps que nous vivons.

Qu’un deuil soit ancien ou récent, il nous marque. C’est le deuil de la personne que nous avons aimée, côtoyée. C’est le deuil de la relation, des habitudes, le deuil des projets aussi. Un deuil change l’équilibre de la famille. Il fait émerger toutes sortes de sentiments.

Cela revient en particulier à chaque anniversaire, chaque fête, chaque temps ou événement qui nous rappelle ce que nous avons vécu. Avec tout cela, il a fallu faire face, continuer de vivre, de se réjouir, de travailler ou de vaquer à ses occupations

Chacun et chacune, nous avons fait du chemin intérieur pendant cette période, avec notre deuil et tout ce qui nous est arrivé.

Nous voilà maintenant réunis ici avec tout le chemin parcouru. Nous sommes là ensemble pour affirmer la valeur de chaque vie humaine, nommer les défunts dont notre paroisse a accompagné le service funèbre, évoquer en silence et par une bougie d’autres noms. Toutes ces personnes ont compté dans notre vie et sans elles, nous ne serions pas qui nous sommes. Nous sommes ici pour vivre cela en communauté même si le chemin de deuil de chacune et chacun est personnel.

Pour nous accompagner dans ces cultes du souvenir, j’ai choisi le psaume 42-43. Ce poème est celui du cheminement et du dialogue intérieur. L’auteur va faire son cheminement intérieur en se tournant petit à petit vers Dieu. Nous ne savons pas la difficulté qu’il vit, mais son chagrin l’empêche de manger et ses larmes deviennent sa nourriture, son pain. Elles prennent toute la place. L’auteur du psaume aspire profondément à autre chose, à la vie, au Dieu de la vie, mais il tourne en rond à l’intérieur de lui-même, comme enfermé dans sa détresse qui le submerge comme un torrent.

Dans son dialogue intérieur, l’auteur se parle à lui-même :

Pourquoi te replier, mon âme, pourquoi gémir sur moi ? Espère en Dieu ! Oui, je le célébrerai encore, lui mon sauveur et mon Dieu !

Petit à petit, l’auteur du Psaume, va cheminer de la détresse, à la confiance, puis à la louange. Le refrain de son dialogue intérieur qui revient 3 fois montre bien que la situation n’a pas changé. La détresse est toujours là comme une menace, mais de la confiance et de l’espérance sont entrées en jeu. Quelque chose a changé à l’intérieur de celui qui prie qui lui permet de regarder sa détresse autrement. Un chemin intérieur s’est dessiné.

Dans cette prière personnelle, la communauté est à distance, mais présente en arrière-fond. Ce psaume a été recueilli et transmis comme des mots possibles pour éclairer ce que nous vivons. Ce psaume nous offre des pistes pour éclairer notre vécu et nous inviter à la vie. J’aimerais en retenir 3 :

La première piste, c’est de reconnaître sa détresse et sa peine. Il s’agit d’abord de le reconnaître de soi-même à soi-même. Oui, j’ai mal et je souffre. Oui, la personne décédée me manque et la vie ne sera plus jamais comme avant. Il faut parfois beaucoup de chemin intérieur pour oser s’avouer sa peine à soi-même, arrêter de faire comme si cela allait. Parfois, quand le deuil est ancien, nous avons enfoui notre souffrance très profondément, et elle ressort occasionnellement, souvent sans que nous comprenions très bien ce qui se passe. Reconnaître sa propre souffrance, c’est mettre de la bienveillance envers soi-même.

La 2ème piste que nous offre le psaume, c’est de ne pas rester seul dans sa peine, mais de la tourner vers quelqu’un. C’est une manière de sortir de son enfermement.

Ici, dans ce psaume, l’auteur tourne sa peine vers Dieu, Dieu qu’il perçoit à la fois comme un protecteur et un adversaire. Sa peine sort comme une colère. Il accuse Dieu : pourquoi m’as-tu oublié ? Au moins, la peine ne reste plus à l’intérieur, comme dirigée contre soi-même. Elle peut s’exprimer, être entendue même si elle prend aussi les mots de la colère.

Le Dieu que le psalmiste prie est un Dieu proche, qui veut la vie, un Dieu allié qui accueille même nos colères et nos révoltes. Une personne racontait une fois qu’elle a longtemps demandé à Dieu de supprimer la cause de sa souffrance, puis qu’elle a découvert qu’elle pouvait lui demander d’être avec elle dans cette souffrance. Sa manière de vivre sa situation en a été transformée.

Tourner sa peine vers quelqu’un, c’est aussi parler à un proche, prendre le téléphone pour appeler une amie, demander une visite, aller à une activité ou faire le pas de participer à un groupe de soutien au deuil.

C’est prendre conscience de cette communauté que nous formons pour avancer ensemble avec nos chemins personnels.

La 3ème piste que nous donne le psaume, c’est de faire de ses souvenirs une énergie tournée vers la vie. Ce qui a été vécu de beau, de fort dans le passé, avec les personnes décédées qui ont compté pour nous, c’est infiniment précieux. Nous pouvons le cultiver en nostalgie. Nous pouvons aussi en faire des graines à semer dans ce qui nous sera donné de vivre à l’avenir : une valeur de vie reçue, un savoir-faire transmis, une parole ou un geste d’amour qui nous a donné confiance en nous. Tout cela peut germer plus tard dans ce qui nous sera donné de vivre.

Le Dieu de la vie veut nous accompagner sur ce chemin.

Amen.

Introduction au moment d’allumage des bougies (David Allisson)

Quand j’allume une bougie en pensant à une proche décédée, je sens remonter les souvenirs d’elle et ma mémoire est reconnaissante, avec aussi des brumes de tristesse.

Les personnes décédées continuent d’habiter nos cœurs et nos pensées, et la présence de Dieu les porte là où elles sont maintenant.

Dans le moment qui vient, nous allons prendre le temps de nous rappeler le nom des personnes décédées entre octobre 2019 et septembre 2020 – et dont le Service funèbre a été célébré dans notre paroisse. Nous allumerons une bougie pour chacune d’elles.

Lors des précédents cultes du souvenir, vous pouviez venir ensuite allumer des bougies supplémentaires. Nous devons limiter les déplacements pendant le culte et vous resterez à vos places. Des bougies seront allumées en plus, pour vos pensées pour d’autres défunts que vous portez dans votre cœur, pendant que nous chanterons « Jésus, le Christ, lumière intérieure » [61-18].

Intercession (David Allisson)

Seigneur, en lien les un·e·s avec les autres et avec les chrétiens de partout et de tous les temps, nous te prions :

Tu nous vois réunis dans ce temple pour célébrer un culte et pour nous souvenir de femmes et d’hommes décédé·e·s, membres de nos familles. Du temps a passé et aujourd’hui notre douleur peut être ravivée, comme la reconnaissance pour les temps partagés. Accueille chacun·e de nous avec ses émotions, son étape de vie et ses besoins.

La pandémie de coronavirus a contribué à rendre nos deuils encore plus difficiles. Montre-toi présent, Seigneur, auprès de celles et ceux qui ont traversé un deuil ou qui sont habités en ce moment par la douleur de la mort d’un·e proche.

Nous te remettons les personnes qui ont vécu et qui vivent les moments parfois chaotiques de la séparation ou de ruptures.

Dans notre monde malmené, blessé et meurtri, nous pensons plus spécialement aujourd’hui aux habitants du Congo, de la Syrie, du Belarus.

Nous prions pour notre pays, à nouveau en campagne de votations. Ouvre-nous à la paix et au respect mutuel au-delà des oppositions partisanes ou de conviction. Renouvelle le courage et l’ouverture de nos élus et dirigeants et rappelle-nous d’être reconnaissants pour leurs efforts, leur travail et leur engagement.

Nous te prions pour les églises représentées dans la région, et pour leurs membres. Que nous puissions nous souvenir tous les jours que nous sommes reliés ensemble à ta source de vie pour l’accueil, le partage et la paix.

Prends soin de l’église catholique dans notre canton et donne force, courage et bénédictions à Romuald Babey dont nous venons d’apprendre la nomination comme représentant de l’évêque pour la région diocésaine de Neuchâtel.

Seigneur, accueille nos prières et accueille-nous dans ton amour. Nous prions ensemble la prière de tes enfants. Notre Père qui es aux cieux…

Bénédiction (Séverine Schlüter)

Que l’espérance du Dieu vivant brille au plus noir de nos nuits et de nos détresses.

Que sa paix nous accompagne aujourd’hui et pour toujours.

Que sa présence nous tienne debout, fermes et confiants au long de nos jours.

Que le Dieu Père, Fils et Souffle Saint vous bénisse et vous garde, dans tout ce que vous vivez.

Amen.