Culte du 4 avril 2021 au temple de Travers
Dimanche de Pâques
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Accueil, salutations
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Bonjour et bienvenue à chacun·e,
Aujourd’hui, c’est la vie plus forte que la mort qui nous réunit.
Cette espérance coule en nous comme le sang dans nos veines : nécessaire à notre foi et à notre vie.
Cette espérance respire en nous comme l’air dans nos poumons : un souffle d’Esprit Saint nous ouvre un avenir qui commence dans la seconde qui vient.
Les chrétiens du monde disent à Pâques leur confiance en la vie. Une parole annonce une bonne nouvelle et je vous invite à joindre votre voix à cette parole. À l’annonce le Christ est ressuscité, répondez il est vraiment ressuscité.
Et faites-le tout au long de ce culte au rappel de la bonne nouvelle qui se trouve au commencement de la foi des chrétiens :
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Faites-le aussi, pourquoi pas ? en rencontrant des amis, des voisins, des membres de vos familles plus tard dans la journée ou dans la semaine :
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Invocation antiphonée Alléluia 64-64 ouverture 4
Avec le texte d’invocation qui se trouve sur votre feuille, plaçons-nous devant le Seigneur.
Officiant : Christ est ressuscité des morts !
Tous : par sa mort, il a vaincu la mort !
O : A ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie,
T : par sa croix, la joie est venue dans le monde.
O : Jésus s’est levé du tombeau comme il l’avait dit,
T : c’est lui qui nous donne la vie éternelle.
O : Venez et adorons celui qui est vivant aux siècles des siècles !
T : Venez et adorons le Christ ressuscité des morts !
Alléluia !
Louange
[D’après La liturgie du culte dominical et des fêtes, Communion Protestante Luthéro-Réformée, 2018, p.91]
Prions le Seigneur. Qu’il soit loué pour la lumière qu’il met dans notre nuit.
Seigneur Jésus, qui as traversé les profondeurs de la mort, tu nous prends par la main et tu nous conduis à la vie éternelle.
La ténèbre n’est point ténèbre, devant toi
Seigneur Jésus, qui es sorti vivant du tombeau, tu te manifestes aux tiens comme le Seigneur des vivants et des morts.
La ténèbre n’est point ténèbre, devant toi
Seigneur Jésus, qui est l’alpha et l’oméga, le premier-né d’entre les morts, tu es la résurrection et la vie.
La ténèbre n’est point ténèbre, devant toi
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Dieu vivant, aujourd’hui, par la victoire de ton Fils sur la mort, tu nous ouvres l’éternité.
Que ton Esprit nous donne de ressusciter chaque jour avec le Christ, qu’ainsi nous marchions en nouveauté de vie.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Amen
Lecture de la Bible
Prédication de David Allisson
Rappelez-vous 2019. Nous n’avions pas l’impression de vivre dans un monde particulièrement bon et beau. Les manifestations et grèves pour le climat exprimaient déjà l’inquiétude des jeunes pour l’avenir du monde. Les guerres faisaient couler des flots de sang et mettaient sur les routes des foules de réfugiés. Des abus étaient signalés : sexuels, de pouvoir, dans le monde du travail, dans les familles, dans le monde du cinéma ou du show-business. Il y avait des injustices à dénoncer, des colères à exprimer, des droits à affirmer.
Tout cela était bel et bien présent.
Pourtant c’était avant.
Comme les disciples qui ont vu mourir Jésus et qui se souviennent des moments passés avec lui en préférant éviter de penser à sa mort toute récente, nous avons envie que 2020 ne soit pas arrivée et que nous puissions être encore dans le partage et la rencontre d’avant la pandémie. Nous avions cru à un temps de présence, de rencontre et de partage. Les disciples avaient cru que Jésus manifestait la présence de Dieu une bonne fois pour toutes et qu’ils verraient l’accomplissement du Royaume de Dieu.
De nos jours, c’est vrai, le monde en général n’attend pas vraiment la réalisation du Royaume de Dieu.
L’idée de l’avancée toujours plus décidée du progrès humain est bien égratignée depuis un bout de temps, oui. Mais après que l’Europe se soit laborieusement relevée de la deuxième guerre mondiale, nous avions cru entrer dans une période de vie plus facile. Nous avons espéré des années glorieuses. Cela aurait pu être la moindre des choses après tous les efforts qu’il avait fallu déployer pour s’en sortir.
Et patatras, la nuit retombe à nouveau, d’une autre manière.
L’an dernier, nous n’avons pas pu fêter Pâques ensemble. C’est comme si 2020 avait été une année complète de vendredi saint. Et aujourd’hui, il fait encore sombre. La nuit n’est pas finie.
Il fait encore nuit, comme quand Marie de Magdala s’est rendue au tombeau ce jour-là, tôt le dimanche matin. Nous aimerions ôter nos masques, mais nous ne savons pas quand cela sera possible. Nous aimerions partager des repas tous ensemble, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour et le petit déjeuner du matin de Pâques, nous l’avons pris chacun·e chez nous aujourd’hui.
Nous aimerions que le vaccin permette à nouveau les rencontres, la convivialité et le partage sans craindre l’infection ou la transmission du virus. Mais il reste beaucoup d’inconnues sur cette transmission malgré le vaccin et sur la proportion nécessaire de la population vaccinée pour considérer que le risque est suffisamment faible.
Nous aimerions vivre pleinement les étapes importantes de la vie et accompagner nos proches au mieux ou être accompagnés par eux. Mais depuis plus d’une année maintenant, des familles ont souffert de ne pas pouvoir être avec leurs proches à l’hôpital ou de subir les restrictions sanitaires pour les cérémonies funèbres.
On parle d’augmentation des risques de maltraitance domestique, de dépressions plus nombreuses, de souffrances dues à la surcharge de travail ou à l’inoccupation, de difficultés économiques dans de nombreux secteurs et des obstacles pour envisager un avenir ouvert.
Ça paraît lourd et sombre, tout cela. Et ça l’est.
Notre situation peut ressembler à l’obscurité que les disciples ressentaient à la mort de Jésus.
Il faisait encore nuit. Le maître a été arrêté, condamné et exécuté avant d’avoir fini sa mission. C’est la déprime. En plus, Marie de Magdala découvre que le tombeau a été ouvert et que le corps a disparu. Elle a une réaction qui aurait pu être la nôtre : si le cadavre a disparu, c’est que quelqu’un l’a déplacé. Il ne s’est pas échappé tout seul. Un mort ne se déplace pas. Personne ne le croirait. Personne n’a jamais vu ça.
Voir.
Croire.
Dans le texte, il y a d’abord plusieurs fois le verbe voir. Il s’agit d’observer ce qui se présente différemment de ce à quoi on s’attendait.
Marie vit que la pierre qui fermait le tombeau avait été enlevée. Bizarre.
Le disciple qu’aimait Jésus a vu que les bandes de lin qui avaient enveloppé le corps de Jésus étaient par terre et que Jésus n’était pas là. Bizarre.
Pierre a vu cela aussi et est entré pour voir que le linge qui avait recouvert la tête de Jésus était enroulé à part, peut-être prêt à être rangé. Bizarre.
Et l’autre disciple, qui était arrivé en premier, est entré à son tour pour n’observer rien d’autre que ce que Pierre a vu, mais il se passe pour lui quelque chose de différent : il vit et il crut. Bizarre.
Qu’est-ce qu’il a bien pu croire ?
« Jusqu’à ce moment les disciples n’avaient pas compris l’Écriture qui annonce que Jésus devait se relever d’entre les morts. » Jean 20,9
Le disciple qu’aimait Jésus commence à croire que Jésus s’est relevé d’entre les morts.
Le récit situe les personnages dans une grande proximité avec les événements et avec la personne de Jésus. Pourtant, ce qu’ils peuvent voir, c’est surtout une absence de Jésus. Et même une absence de son corps mort. Il y a un épisode entre les deux parties du chapitre que nous avons lues ce matin qui montre Marie de Magdala rencontrer Jésus et se méprendre : elle ne le reconnaît pas et le prend pour le jardinier, ce qui lui fait demander où il a mis le corps de Jésus.
Ce n’est que lorsqu’il lui parle en l’appelant par son nom que Marie est capable de le reconnaître.
Il n’y a rien à voir, sauf le fait que Jésus est absent. Non seulement il est mort, mais en plus, son cadavre a disparu.
Et cela suffit au disciple qui avait couru le plus vite : il vit – c’est à dire qu’il ne vit rien, ni Jésus ni son cadavre – et il crut.
Quand les disciples tristes et apeurés s’étaient enfermés, Jésus s’est retrouvé mystérieusement parmi eux, comme un passe-muraille. Et de nouveau, c’est une parole qui le fait reconnaître et qui permet de constater sa présence : « La paix soit avec vous. »
Rien à voir.
Une parole qui ouvre à la foi.
Ne pas voir. Croire.
Nous en sommes à la même.
Nous proclamons ce matin la joie de la vie, la joie de la résurrection.
Pourtant nous n’avons rien à voir. Jésus n’est pas visible et son cadavre a disparu. Les disciples de la première heure sont comme nous, invités à croire que la vie est plus forte que la mort parce que le crucifié n’est plus dans son tombeau. Il en est sorti pour souffler la vie sur celles et ceux qui peuvent la recevoir. Cela ne nous est pas donné dans une grande et spectaculaire démonstration. Cela nous est proposé dans une parole que nous répétons depuis 2000 ans et que nous rappelons ce matin.
La paix soit avec vous !
Cette parole nous invite à croire à cette vie en nous, entre nous et dans le monde :
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
C’est d’une parole que nous recevons la nouvelle.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
C’est par cette parole que notre espérance renaît.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
C’est à l’écoute de cette parole que nous croyons et que nous savons que nous avons reçu une joie à vivre et à partager.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
La paix soit avec vous. Amen
Confession de foi Alléluia 64-72
dite en commun
Je crois en Dieu le Père, tout-puissant créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Il est venu vivre parmi nous, il est mort sur la croix, il est ressuscité.
Aujourd’hui et pour toujours, il est avec nous.
Je crois en l’Esprit saint qui nous rassemble dans l’Eglise et qui nous fait vivre.
Amen.
Intercession
[D’après La liturgie du culte dominical et des fêtes, Communion Protestante Luthéro-Réformée, 2018, p.91]
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Prions pour le monde, pour les autres et pour nous-mêmes.
Jésus, notre Sauveur, pierre rejetée par les bâtisseurs, devenue pierre d’angle, tu fais de nous les pierres vivantes de ton Église.
Nous te prions pour tous les chrétiens, afin qu’ils vivent de ta résurrection et soient signes visibles de ta présence.
Nous te prions pour la paix et la bienveillance en Suisse et dans notre population.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Nous te prions pour les responsables de ton Église, afin qu’ils célèbrent ta résurrection avec tous les croyants et soient fortifiés dans leur témoignage.
Nous te prions pour nos autorités fédérales, cantonales, communales.
Nous te prions pour les responsables des peuples, afin qu’ils luttent pour la justice et la paix et soient encouragés dans leurs actions.
Nous te prions pour les habitants de Turquie, de Syrie, de Lybie, de Birmanie.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Nous te prions pour toutes les personnes qui souffrent, afin que ta résurrection soit pour elles secours et réconfort.
Nous te prions pour les personnes qui souffrent d’une manière ou d’une autre de la pandémie.
Nous te prions pour les personnes qui ont vécu un deuil dans ces conditions difficiles.
Seigneur, accueille notre prière et aide-nous à nous engager pour la vie.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité ! Amen
Sainte Cène
Le pain que nous rompons est communion au corps du Christ.
La coupe que nous partageons est communion au sang du Christ.
C’est le corps mort de Jésus qui a été mis au tombeau ce vendredi-là.
C’est le corps vivant de Jésus que nous recevons dans la Sainte Cène.
Nous devenons le corps du Christ en recevant et en portant sa vie en communion les un·e·s avec les autres et avec le monde.
Bénédiction
Dieu nous bénit : Il est Père, Fils et Saint-Esprit.
Il nous accompagne, il reste avec nous, il nous relève comme il a relevé Jésus de la mort.
Le Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Amen