Deuxième week-end du Carême
Mots d’adieux à l’occasion de la retraite de Marie-Claude Burgat, secrétaire paroissiale
- Samedi 27 février, Couvet 17h
- Dimanche 28 février, Fleurier 10h
Cultes préparés par Patrick Schlüter et présidés par Séverine Schlüter
Lectures bibliques :
Accueil
Bienvenue à vous en ce 2ème week-end de Carême.
Le Seigneur lui-même nous accueille ici, avec tout ce qui nous habite et tout ce que nous traversons. Nous croyons qu’il vient nous rejoindre dans notre quotidien pour lui donner une saveur particulière…
Durant les cultes de ce week-end, nous avons l’occasion d’exprimer notre reconnaissance à Marie-Claude Burgat, secrétaire paroissiale qui prend sa retraite après presque 17 ans d’activité dans la paroisse.
Que ce culte nous permette de reposer dans la présence du Dieu de Jésus-Christ, compagnon de tous les chemins de nos vies.
Prière d’ouverture
Toi le Dieu qui voit au-delà des apparences,
tu nous invites à être attentif à autre chose qu’à l’aspect extérieur des choses et des gens.
Toi le Dieu qui voit nos intentions profondes,
tu nous invites à trouver du sens à nos souffrances et à nos violences.
Toi le Dieu qui s’approche des plus humbles, qui connaît les talents cachés de chacun et chacune,
tu nous invites à trouver chez les autres ce que tu aimes en eux.
Toi qui nous a faits hommes et femmes, dissemblables et partenaires, tu nous invites à vivre dans le respect mutuels, à inventer ensemble une vie où chacun-e ait sa place.
Toi le Dieu qui nous ouvre les yeux sur nos aveuglements,
accueille-nous aujourd’hui dans ce lieu sous un jour nouveau,
conduis-nous à la fontaine qui nous lavera de ce qui fait obstacle à la vision à laquelle tu nous appelles !
Amen.
Confession des péchés
Seigneur, dans nos chemins de vie, nous nous sentons souvent prisonniers, impuissants face aux injustices commises autour de nous, ou envers nous.
Nous voudrions tout maîtriser, tout résoudre, tout comprendre, mais nous n’y arrivons pas.
Nous oublions que tu es plus grand que nous, et que nous pouvons puiser notre force en toi.
Jésus-Christ, ouvre-nous à ta présence, afin que nous puissions recevoir ta force.
Seigneur, durant ta vie tu as ouvert une voie d’amour, de pardon, de respect et de justice.
Il ne nous est pas toujours facile d’en retrouver la trace.
Nous avons de la peine à discerner les signes de ta présence autour de nous.
Jésus-Christ, ouvre nos cœurs, afin que nous puissions recevoir ta sagesse et ta lumière.
Seigneur, il y a tant de richesses dans les autres que nous ne voyons pas.
Il y a tant de choses qui nous poussent à nous fermer à eux, à les mépriser, à les rejeter, à leur faire du mal…
Jésus-Christ, ouvre-nous à ta manière de voir, à ces autres valeurs que tu nous offres : des valeurs de vie, qui permettent de construire et de grandir.
Amen.
Paroles de grâce
Dieu notre Père, dans ces moments de faiblesse, nous nous tournons vers toi.
Nous regardons le seul visage que nous connaissons de toi : le visage de Jésus-Christ, où nous pouvons te reconnaître.
Il s’est abaissé afin de nous élever.
Il s’est fait pauvre afin de nous enrichir.
Il est resté sans défense afin de nous rendre forts.
Donne-nous de découvrir ton chemin en lui.
Car c’est lui qui nous conduit vers toi pour nous faire vivre, dans la joie de l’Esprit, l’amour qui défie les siècles.
Amen
Lectures bibliques
1ère lecture : Genèse 39, 1-6
2ème lecture : Genèse 50, 14-21
3ème lecture : Marc 9, 2-10
Prédication sur « Penser le mal en bien »
Voilà, presque 17 ans que Marie-Claude travaille au secrétariat paroissial ! Que de chemin parcouru au service de la paroisse. Alors en préparant ce culte, je lui ai demandé s’il y avait un texte biblique qu’elle aimait et que nous pourrions prendre aujourd’hui. Sans me donner un texte précis, elle m’a partagé aimer particulièrement dans la Bible l’histoire de Joseph. Celle-ci lui parle, parce que Joseph s’efforce de faire au mieux dans chaque situation qu’il lui est donné de vivre, dont beaucoup qu’il n’a pas choisies.
Alors, pour ce culte, j’ai choisi 2 extraits de l’histoire de Joseph, ainsi que le récit de la transfiguration qui est le texte d’évangile de ce dimanche. J’aimerais méditer ces récits en lien avec ce que nous vivons aujourd’hui.
L’histoire de Joseph, c’est un grand roman biblique qui fait le lien entre l’histoire des patriarches Abraham, Isaac et Jacob et le récit de la sortie d’Égypte avec Moïse. Dieu agit dans l’ombre, par les rêves, par l’action de Joseph et des différents personnages. Joseph, l’un des 12 fils du patriarche Jacob, chouchou de son papa, jalousé par ses frères, est vendu comme esclave en Égypte par ceux-ci, puis il est annoncé comme mort auprès de son père. Après plusieurs aléas, il se retrouve premier ministre d’Égypte, un pays qu’il va sauver de la famine en créant des réserves. Ses frères et son père viennent alors chercher refuge là où il y a de la nourriture. La famille se réconcilie. Joseph pardonne à ses frères. Et ainsi, le peuple d’Israël devient nombreux en Égypte.
Joseph est attentif à Dieu, notamment en sachant interpréter les rêves. Le récit nous dit, que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait. A travers les difficultés du personnage et le mal qu’il subit, c’est une histoire de bénédiction de Dieu. Ainsi, à la fin de sa vie, Joseph dira à ses frères qui craignent qu’il ne se venge après la mort de leur père : « Vous aviez pensé à me faire du mal ; mais Dieu l’a pensé en bien, pour faire ce qui arrive aujourd’hui, pour conserver la vie à un peuple nombreux. »
Avant d’aller plus loin, j’aimerais relever un risque de cette histoire : celui de le lire comme une success story simpliste, de l’utiliser pour développer une théologie de la prospérité qui pose de nombreux dangers.
Ce serait oublier les aspects sombres de l’histoire, l’humidité de la citerne, le froid de la prison où Joseph a été oublié, la mort par décapitation d’un responsable égyptien, l’angoisse des frères et du petit dernier Benjamin quand Joseph les met à l’épreuve, la structure familiale peut-être un peu malsaine où Jacob fait des différences entre ses fils selon quelle mère les a portés.
Joseph est aussi l’instrument, en tant que premier ministre, d’un phénomène d’accaparement des terres d’Égypte par le pharaon en échange de nourriture. L’accaparement des terres est un phénomène dénoncé par nos œuvres d’entraide depuis plusieurs années.
Mon énumération est bien entendu un peu anachronique. Je lis un récit avec les yeux d’aujourd’hui et une distance de plus de 2 millénaires !
Le récit de Joseph, c’est une belle histoire qui peut inspirer notre foi, mais gardons-nous d’en tirer trop vite des leçons faciles.
C’est comme tout récit, un regard sur l’histoire. J’aime beaucoup la phrase de Joseph qui dit que Dieu a pensé le mal en bien. Penser, cela évoque la réflexion, l’imagination, la créativité. Cela évoque aussi le regard que nous posons sur les événements que nous vivons. Quand nous sommes dans les événements, nous avons le nez dans le guidon et nous faisons ce que nous pouvons. Souvent, c’est après coup que nous pouvons reconnaître l’action de Dieu. C’est un exercice du regard que nous sommes appelés à avoir dans ce que nous vivons aujourd’hui. Heureux sommes-nous si nous pouvons reconnaître la présence de Dieu à l’œuvre, si nous pouvons nous aussi « penser le mal » en bien ! Nous sommes invités, à l’image de Joseph, à trouver ce regard sur la vie qui y reconnait la présence de Dieu à l’œuvre, mais sans nous prendre pour lui, sans enfermer la réalité dans notre lecture du monde.
Il y a là une grande proximité avec ce que nous vivons. Où est Dieu dans ce que nous vivons avec cette pandémie de COVID-19 ? Nous les chrétiens, nous sommes comme tous les humains de cette terre le nez (masqué !) dans le guidon. Notre foi n’est pas hors du temps. Nous n’avons pas plus de réponses que les autres. Nous ne pouvons pas affirmer tout simplement que Dieu va tout résoudre. Ce serait oublier tous ceux qui souffrent profondément de cette situation, ici et ailleurs.
Ce que nous croyons, c’est que nous sommes accompagnés par le Christ dans ce que nous vivons. Comme les disciples lors de la transfiguration, nous percevons sa présence. Nous faisons ce que nous pouvons, mais nous nous ne comprenons pas toujours ce que nous vivons. Pourtant, comme les disciples, nous restons attachés à cette parole qui nous invite à suivre le Christ : « Celui-ci est mon fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Nous croyons que le Christ nous accompagne. Nous avons besoin qu’il nous fasse passer avec lui de la mort à la vie en renouvelant notre regard.
L’histoire de Joseph nous donne des pistes pour avancer sur notre chemin d’aujourd’hui : la confiance, l’ouverture, le pardon et la reconnaissance. Ces mots peuvent nous inspirer pour le temps du Carême.
La confiance que Dieu est là et que des chemins s’ouvriront, que ce soit à l’intérieur de nous ou devant nos pas.
L’ouverture à Dieu et à l’autre qui permet que les possibles s’ouvrent car nous ne restons pas enfermés sur nous-mêmes et notre manière de voir les choses. La campagne de Carême nous invite à la réflexion autour du thème « justice climatique, maintenant ! »
Le pardon parce que Joseph choisit de ne pas fermer la porte à ses frères et de faire des choix de vie.
Et enfin la reconnaissance pour ce qui se vit de positif. J’aimerais m’arrêter sur ce mot que Marie-Claude évoquait vendredi. Être reconnaissant, c’est un exercice du regard pour lire dans ce que nous vivons la présence et la bénédiction de Dieu. Ce n’est pas nier la difficulté, mais choisir de se nourrir à partir de ce qui est beau et bon. Sans nier la difficulté de ce que nous vivons, cherchons chaque jour des motifs de reconnaissance pour nourrir notre foi, exercer notre regard, et devenir aussi à travers nos actions des participants à l’action de Dieu dans le monde et dans nos vies.
Amen
Mots d’adieux à Marie-Claude Burgat
Chère Marie-Claude,
Ça fait tout drôle de t’adresser un mot d’adieux pour ta retraite. Nous avons toujours connu le secrétariat paroissial avec ta présence, depuis qu’il a été mis en place il y a presque 17 ans en juillet 2004. Tu as pris une grande part dans ce travail avec les responsables paroissiaux de l’époque. Tu as connu plusieurs législatures de Conseils paroissiaux. Tu as vécu des changements de ministres et tant de choses encore !
Aujourd’hui, c’est le jour de la retraite pour toi après un mois de février bien chargé avec la mise au courant d’Erica qui te remplace au secrétariat et collaborera avec Sylvie. Mais, tu ne t’arrêtes pas tout à fait vu que tu continueras d’effectuer la comptabilité paroissiale.
Nous aimerions te dire aujourd’hui notre profonde reconnaissance pour tout le travail que tu as effectué avec compétence, engagement, foi et un très sens du service. Pour toi, accueillir et prendre du temps pour les personnes qui passent au secrétariat est fondamental. Tu as toujours compris ton activité comme un engagement spirituel et un soutien à la mission de l’Église.
Un très merci à toi pour tout ce que tu es et que tu as apporté à la paroisse !
Message de Marie-Claude Burgat : la fin de mon activité professionnelle au secrétariat et mon passage vers la retraite.
C’est en juillet 2004 que j’ai débuté mon activité au secrétariat de la paroisse réformée du Val-de-Travers, secrétariat qui était à créer car il était devenu presque impossible de faire sans. En effet, après la fusion des 7 paroisses du Vallon en 2003, il s’est avéré nécessaire de créer un secrétariat. Ce qui fut le cas également dans presque toutes les paroisses de l’EREN.
Intéressée par cette mise en place que je voyais comme un défi, le Conseil paroissial de l’époque m’a engagée et m’a fait confiance. Ce fut pour moi un privilège et aussi une chance au niveau professionnel.
Nous voilà 16 ans et demi plus tard et le temps pour moi de passer à une autre façon de vivre.
J’ai beaucoup appris durant toutes ces années au secrétariat. Les changements de présidence, de ministres, des membres du Conseil paroissial et aussi les changements d’organisation. Dans cette activité, j’avais cette envie d’être au service, d’accompagner, de soutenir, d’accueillir… j’avais cette envie de mettre mes compétences professionnelles au service de la paroisse, de ses responsables, de ses bénévoles et de ses membres.
J’ai vécu des rencontres, des échanges, des partages joyeux et parfois douloureux. J’ai aussi eu le privilège de rencontrer des personnes au sein des administrations communales, d’associations et d’autres organismes dans le district ou ailleurs. Tout cela me donne le sentiment d’avoir beaucoup reçu et de me sentir enrichie.
Je termine donc ma vie professionnelle dans la reconnaissance et avec le sentiment d’avoir donné le meilleur que je pouvais. Si tout n’a pas toujours été lisse et sans accroc, je pars sereine et sans amertume.
Je me sens extrêmement privilégiée d’être arrivée à mes 64 ans et de pouvoir envisager de vivre sans devoir me lever à 6h du matin pour aller gagner « ma croûte « comme on le dit parfois.
Quel privilège de vivre dans un pays qui s’est doté d’un tel fonctionnement.
Pour terminer, je veux vous remercier toutes et tous pour la confiance que vous m’avez manifestée, vous remercier de votre soutien dans l’exercice de mon activité au secrétariat. Merci pour les bons contacts et les belles collaborations, pour le respect et les échanges, pour l’amitié qui s’est créée et qui va se poursuivre.
Je souhaite à Sylvie avec qui j’ai travaillé durant quelques années et à Erica que j’ai « découverte » ce mois de février, tout le meilleur dans cette activité au service de la paroisse. Puissiez-vous toutes les deux y trouver le plaisir du travail, la satisfaction, l’élan pour se lever le matin et vivre ce temps que l’on appelle la vie professionnelle.
Que le Seigneur Jésus vous bénisse et vous accompagne dans cette activité.
Marie-Claude Burgat
Prière d’intercession (d’après Henri Künzler)
Seigneur,
Nous te confions Marie-Claude pour cette nouvelle étape de sa vie. Donne-lui ce dont elle as besoin pour bien vivre ce passage à la retraite.
Nous te confions Erica qui a commencé son travail au secrétariat, ainsi que Sylvie qui le poursuit. Accompagne la mise en place d’une nouvelle organisation dans notre paroisse. Sois présent auprès de tous les bénévoles et des ministres qui s’engagent. Que nous soyions tous ensemble ton Eglise témoignant de l’Evangile.
Seigneur, nous voulons être présent à la détresse que vivent plusieurs de tes enfants sur cette terre.
Accompagne les peuples, qui luttent pour une vie plus libre et plus digne. Conduis-les sur un chemin de justice et de paix.
Partout dans le monde, aide-nous à rendre justice aux pauvres, aux opprimés, à ceux qu’on méprise.
Nous te confions toutes les personnes touchées par l’épidémie de coronavirus, dans notre pays et dans le monde. Accompagne les soignants dans le soin des malades et les responsables dans la gestion de cette crise.
Donne à ceux qui sont réfugiés, aux hommes et aux femmes
d’autres langues et d’autres cultures d’être accueillis, respectés, écoutés.
Que tous puissent bénéficier de pain et de paix, d’un toit et d’un travail, de la possibilité de s’instruire et d’être intégrés dans la société.
Donne à chaque être humain de bénéficier du fruit de son travail, de pouvoir se construire et s’épanouir.
Inspire-nous, Seigneur, dans ce temps de Carême en vue de la « justice climatique, maintenant !» comme nous y invitent nos œuvres d’entraide.
Au milieu de tout ce qui reste à construire, fais de tous les croyants des signes d’espérance pour le monde.
Notre Père qui es aux cieux
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel …
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisses pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles.
Amen
Bénédiction
Que Dieu nous bénisse et nous fortifie dans notre marche vers Pâques.
Que la lumière du Père habite en nous et nous remplisse de sa présence.
Que le Christ ouvre devant nous le chemin de la vie et nous accompagne.
Que l’Esprit-Saint renouvelle notre foi, notre espérance et notre amour.
Amen.