Pâques sans Vendredi Saint ?

Jean 12.24 / Quentin Beck

Que cette période de Pâques est agréable ! La température se fait de plus en plus chaude, les gens se retrouvent au soleil, sur les terrasses, les rayons des magasins se remplissent de chocolat et les fêtes de famille se préparent. Après l’hiver, cette période a réellement un petit goût de résurrection.

Toutefois, Pâques n’est pas encore tout à fait là. Les Évangiles nous rappellent qu’avant, il y a Vendredi Saint. Avant la résurrection du Christ, il y a sa mort. Mais finalement, si nous savons déjà que Jésus ressuscitera, avons-nous vraiment besoin de parler de sa mort ?  Dans notre quotidien, nous préférons souvent nous concentrer sur la vie, sur le positif, plutôt que sur la mort et le négatif. Alors, l’histoire de Pâques vient nous questionner : pouvons-nous vraiment ignorer la mort ? Pouvons-nous vivre Pâques, sans passer par Vendredi Saint ? Ou, avec d’autres mots, la vie est-elle possible sans la mort ?

Jésus nous donne une réponse, « oui, je vous le déclare, c’est la vérité : à moins qu’un grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il ne reste qu’un simple grain. Mais s’il meurt, il produit beaucoup de fruits » (Jean 12, 24).

Il semble donc que parfois, il soit nécessaire que certaines choses meurent pour que la vie puisse apparaître en abondance. Nous faisons tous l’expérience d’événements, de rencontres, d’émotions qui nous pèsent, qui nous retiennent d’avancer, qui nous empêchent de vivre pleinement. Il est alors nécessaire de se défaire de ces éléments, d’accepter qu’ils se terminent, pour vivre pleinement.

Dans ce verset, Jésus ne dit pas que ces séparations sont obligatoires, mais il indique que ce sont elles qui permettent un changement. Le grain qui ne meurt pas reste un grain. Mais s’il meurt, alors il porte du fruit, il permet à la vie d’émerger.

Bien sûr, ces séparations sont parfois douloureuses. Pâques n’enlève pas l’aspect terrible de Vendredi Saint, mais il permet de traverser ce jour sombre avec l’espérance que ce n’est pas la fin. C’est en sachant que la mort n’a pas le dernier mot que nous pouvons continuer d’avancer. Pâques n’élimine pas nos soucis et les épreuves de nos vies, mais nous rappelle qu’il y a plus que ce que nous traversons et que le Christ nous appelle à la vie.

Et c’est avec deux encouragements que je vous souhaite de vivre la fin de ce temps de Carême. Premièrement, je vous invite à croire que même dans ce qui nous semble mort la vie peut apparaître et à avoir la ferme espérance que la vie a toujours le dernier mot sur la mort.

Alors, en cette fin de Carême, afin de pouvoir non seulement célébrer la résurrection, mais également la vivre, il faut nous poser la question suivante :  qu’est-ce que je dois laisser mourir pour que la vie reprenne ?