Campagne de Carême

Méditorial de Stéphanie Wurz
Paru dans la pive 139

Avec le thème « La faim bouffe l’avenir », les œuvres d’entraide de nos Eglises, Action de Carême de l’Église catholique, l’EPER pour l’Église protestante et Être partenaires de l’Eglise-catholique-chrétienne, nous invite, durant la période de carême, à entamer un nouveau cycle thématique de trois ans, dédié au droit à l’alimentation. Cette campagne nous invite à repenser nos habitudes alimentaires et notre relation à la nourriture, en soulevant des questions et en proposant des pistes de réflexion :

Comment pouvons-nous construire un avenir sans faim ?

Une consommation responsable peut-elle contribuer à une répartition plus juste et équitable de la nourriture ?

Selon les données de l’ONU, la production alimentaire mondiale actuelle est suffisante pour répondre aux besoins quotidiens de l’ensemble de la population. Par conséquent, la faim et la malnutrition ne sont pas une fatalité. Cependant, l’agriculture, dominée par de grands groupes internationaux, est principalement axée sur l’exportation ; nous produisons pour le profit et non pour nourrir l’humanité.

Au centre de la tenture de carême, créée par Konstanze Trommer (voir page 1), la terre et le pain se mêlent sur un fond cosmique, résultant en un pain terrestre. L’artiste souligne : « Les deux sont essentiels à l’existence de l’humanité. Sans terre, pas de céréale, sans céréale, pas de pain. Cependant, le couteau et la fourchette sont posés à côté du pain terrestre. Les couverts sont à la fois une invitation et une menace. Si le pain est coupé, la Terre l’est aussi. » Ces réflexions soulèvent d’importantes questions : Qui consomme le monde ? Qui nourrit et qui est nourri ? Qui est rassasié et qui voit son avenir anéanti ? Cette vision inhabituelle de la Terre peut nous éclairer sur ces interrogations. Tandis que l’Amérique du Nord est baignée de lumière, les contours de l’Amérique du Sud ne sont plus que faiblement visibles dans l’ombre et le pain. Serrons-nous capable de nourrir sainement la population mondiale tout en préservant notre planète ? Et qui en a la responsabilité, sinon nous, ici et maintenant ?

Nous ne sommes pas impuissants face à la situation dans les pays du Sud. Il y a des pistes toutes simples et en ce sens, nous pouvons agir à notre niveau. Par exemple en consommant de manière saisonnière et régionale, en évitant le gaspillage alimentaire.

Nos œuvres d’entraide s’engagent dans les pays du Tiers-Monde, où les problèmes de famine empêchent des millions de personnes de mener une existence digne. Nous devons les soutenir dans leurs actions et nous rendre ainsi solidaires de nos frères et sœurs qui souffrent de la faim. Mais nous pouvons aussi nous rassembler pour penser ces problèmes, méditer et prier ensemble pour être plus clairvoyants sur ce que nous avons à faire. Il ne suffit pas de dire que tout est entre les mains de Dieu pour nous dédouaner de notre responsabilité en tant que chrétien, chrétienne. Prier et méditer ensemble, c’est ce que je vous propose lors du culte Terre Nouvelle prévu le 23 mars aux Ponts-de-Martel. Ce sera peut-être l’occasion de former un groupe Terre Nouvelle, un lieu de réflexion sur la foi chrétienne dans son rapport à la terre.