🗳️ Synode 188 et culte d’installation

Les photos de la journée du 25 août 2021 à la salle du Grand Conseil et au temple du Bas de Neuchâtel. Photos: Pierre-William Henry.

Session du Synode

Nouveau Conseil synodal

Le Conseil synodal et la présidente du Synode

Culte d’installation

Prédication d’Yves Bourquin

Yves Bourquin, nouveau président du Conseil synodal

Lectures bibliques: 1Co 1,22-25 & Mt 25,14-30

Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Chères sœurs et frères,

Je vais vous dire une chose, lorsque je prends de la hauteur, il y a des moments où je me dis que je suis complétement fou d’avoir poser ma candidature au poste de président du Conseil synodal, tant les défis sont innombrables. Notre belle Eglise est en pleine mutation et en plein chamboulement. Elle est en train de faire peau neuve !

Je pense que vous êtes vous aussi un peu fous, mes chers, car vous croyiez en cette Eglise, vous avez foi en celui qui la dirige, je ne parle pas de moi bien sûr, mais bien de Dieu !

Heureusement, comme Paul nous l’a rappelé avec une pointe de taquinerie, la sagesse de Dieu est souvent folie pour les hommes. C’est, depuis bien longtemps, la clé de lecture de toute mon existence.

J’aime beaucoup l’idée, induite par la parabole qu’on vient d’entendre… d’un Dieu qui part en voyage et qui nous confie ses biens en gestion. En voyage, cela veut dire qu’il sait nous faire confiance, nous laisser nous débrouiller, car il a à faire autre part. Finalement, lui, il gère la création toute entière.

Alors oui… il nous faut nous débrouiller avec ce que nous avons reçu. Il n’y aura pas de miracles. Le maître avant de partir nous a aussi confié une parcelle de son bien. Combien de talents avons-nous reçu, nous l’EREN ? Un seul ?… Finalement nous sommes une Eglise pauvre, enfin tout est relatif. Cinq ?… Oh, moi je crois que ce n’est pas le chiffre exact. Car moi, je dirais mille ! Nous avons au moins reçu mille talents !

Nos talents, bien au-delà de l’argent sonnant et trébuchant, sont légion car ils correspondent à la somme au carré de tous les talents que chacun et chacune de nous possèdent, nous croyants et croyantes qui nous mettons au service de notre prochain. Oui, c’est mathématique ! La progression n’est pas linéaire, elle dessine plutôt justement… une parabole.

En lisant et relisant cette parabole, avec des commentaires à l’appui, comme un bon exégète, j’ai été turlupiné par une question impertinente : en fait, c’est quoi le talent fondamental, le dénominateur commun de toute cette petite histoire qui en dit long ? J’ai réfléchi et soudain, eurêka.

La clé de voute de cette histoire, c’est la confiance ! La confiance accordée ! Le premier à nous faire confiance, c’est notre Dieu voyageur qui ose se retirer pour ne pas que sa présence nous étouffe. Avec la confiance suit toujours l’espace de liberté et de créativité.

Nous sommes libres d’accomplir la mission du Christ. Il est venu. Il nous a enseigné, nous laissant un trésor inestimable (des talents) et aujourd’hui, c’est le temps de l’Eglise… il nous confie sa gestion.

Plus nous ferons fructifier la confiance, plus la récolte de celle-ci sera abondante.

Nous pourrions aussi enterrer la confiance, c’est une possibilité ! Certains pourraient dire qu’il n’en reste que très peu, trop peu, qu’il vaut mieux la garder planquée, sous le matelas, au risque de perdre le peu que l’on a. A première vue, cela pourrait sembler raisonnable. Mais alors ce serait la peur qui dicterait notre action : la peur de perdre ! Et la peur, c’est précisément l’inverse de la confiance.

Aux yeux de Dieu, ce serait une grande folie que de se baser sur la peur. Car en faisant cela, en thésaurisant nos biens pour qu’au moins ils ne diminuent pas, nous ne ferions que les anéantir. Nous les priverions de la vie qu’ils peuvent produire. Car chaque talent, qu’il soit d’argent ou de confiance, est un outil qui doit être investi pour servir au bien.

A celui qui a, on donnera encore et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a rien, on enlèvera même ce qu’il a.

Les talents que Dieu nous a donné doivent donc impérativement être investis. Nous sommes condamnés à investir, mes amis, si nous ne le faisons pas, c’est la mort assurée. Nous ne sommes pas les propriétaires de l’Eglise ni de ses biens. L’Eglise ne nous appartient pas. Nous n’avons pas le droit de l’enterrer. Ce sont les morts qu’on enterre… et notre Eglise est vivante.

Entrons dans la joie de notre Seigneur ! Comme les serviteurs fidèles. Car nous sommes de fidèles serviteurs. Notre maître, nous connait. Il connait l’EREN et ses membres.

Les défis ne manqueront pas. Il nous faudra dépenser quelques talents. Les investissements non plus ne manqueront pas. Peut-être, il y aura parfois des découragements… mais ils ne seront que momentanés car l’Esprit Saint, lui n’est pas en vacances.

N’ayons pas crainte d’utiliser un vocabulaire entrepreneurial car les paraboles font exactement de même. Parlons des choses de ce monde, vu que nous sommes dedans !

Et chaque jour, posons-nous la question : quelle Eglise voulons-nous être ? A quelle Eglise veux-je appartenir ? Et que ces questions nous motivent et nous donnent des forces pour l’action.

Mettons-nous ensemble et faisons fructifier la confiance.

Sœurs et frères, je vais vous dire une dernière chose, un mot de la fin, il y a une banque extraordinaire (c’est le texte qui en fait mention ; il fallait placer mon argent à la banque, dit Dieu), dans laquelle chaque investissement est rentable, une banque qui offre un intérêt de 100%… et cette banque, c’est la banque de la confiance, de la foi, qui est une des vertus les plus importantes de la proclamation chrétienne.

Dans cette banque, le bureau des réclamations ne reçoit jamais de clients.

Si l’on perd notre confiance, en l’avenir, en l’être humain, en la jeunesse, en Dieu… si l’on perd notre confiance, alors le monde entier et la vie nous paraîtrons durs, secs, impitoyables, imprévisibles, à l’image de la description que le troisième serviteur fait de Dieu dans la parabole.

Oui, chers amis, personne ne perd lorsqu’il investit à la banque de la confiance. Et c’est précisément à cette banque-là, désolé pour les autres, que je vais m’employer à investir les talents de l’EREN. Certains dirons, c’est une folie, d’autres, c’est un scandale ! Nous les laisserons dire… car nous suivrons l’exemple du Christ dont la foi a su même vaincre la mort.

Que Dieu vous bénisse. Amen