Message du Jeûne fédéral 2023

Message des Eglises chrétiennes du canton de Neuchâtel à l’occasion du Jeûne fédéral 2023

Dimanche 17 septembre 2023

On oublie parfois que l’éducation a aussi une histoire et qu’elle est marquée par les valeurs de son époque. Par exemple, au Moyen Âge, l’idée d’éduquer principalement les fils de nobles et les enfants qui étaient destinés au clergé, trouve son origine dans l’idée que Dieu assigne un destin aux êtres humains : s’il est né là, c’est que Dieu l’a voulu ainsi. Et il ne faut pas aller contre la volonté de Dieu. Ce mode de pensée nous est bien étranger, nous qui avons intégré une donnée qui est totalement étrangère au Moyen Âge : une certaine conscience de l’individu. Elle trouve son origine, notamment, dans l’émergence de l’éducation telle que la concevaient les humanistes chrétiens de la Renaissance : donner accès à toute personne aux textes bibliques pour qu’elle puisse rendre compte de l’espérance qui vit en elle.

L’éducation de masse est une idée relativement récente. En voici un petit exemple : le syndic de Saint-Prex s’était ému de la situation des enfants qui travaillaient à la verrerie la nuit et dormaient sur les bancs d’école le lendemain. Or la verrerie était une grande pourvoyeuse de postes de travail de la bourgade de la Côte vaudoise. Ce fut la levée de boucliers dans la commune. Résultat : c’est un autre syndic qui a été élu à sa place et qui a continué à laisser les enfants aller travailler. C’était en… 1911 !

Dieu merci ! La problématique des enfants qui travaillent n’est plus d’actualité en Suisse. Mais elle n’est pas si éloignée de nous que cela. Néanmoins, cette sombre réalité touche encore beaucoup d’enfants dans le monde. Selon les statistiques de l’Office international du travail, il y a 160 millions d’enfants qui travaillent au lieu d’aller à l’école. Ce chiffre est le même qu’il y a 4 ans.

Le préambule de notre Constitution est clair : « Sachant que seul est libre qui use de sa liberté et que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres, [le peuple et les cantons suisses] arrêtent la Constitution que voici : […] » On peut comprendre le « plus faible membre » de diverses manières. Cela peut aussi s’appliquer aux enfants qui sont aussi des sujets de droit. Un de ces droits est le droit à l’éducation.

En conclusion, il est bon de nous rappeler que nous ne transmettons pas uniquement des connaissances en éduquant les enfants, mais aussi des valeurs de par notre comportement et notre manière d’être. Que ce troisième dimanche de septembre soit pour nous l’occasion de nous rappeler que ces valeurs sont empreintes de solidarité, de bienveillance et d’attention aux autres, notamment en soutenant les projets de Notre Jeûne Fédéral.

Eglise catholique romaine
Romuald Babey, représentant de l’évêque
Manuela Hugonnet, déléguée à la solidarité

Eglise catholique-chrétienne
Nassouh Toutoungi, curé
Marie-France Perregaux, présidente

Fédération évangélique neuchâteloise
Valéry Gonin, président

Eglise réformée évangélique
Yves Bourquin, président du Conseil synodal

Eglise évangélique mennonite Les Bulles
Luc Ummel, ancien
Thomas Gyger, ancien

Eglise orthodoxe neuchâteloise
Marius Manea, prêtre