joie<\/strong> dont il est question. \u00ab\u00a0Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit compl\u00e8te.\u00a0\u00bb<\/p>\nDans l\u2019Ancien Testament, la joie est intimement li\u00e9e \u00e0 la paix. Une paix et une joie qui ne seront compl\u00e8tes que dans le temps du salut. Elles s\u2019inscrivent donc dans l\u2019esp\u00e9rance eschatologique de la fin des temps. La joie v\u00e9ritable adviendra alors dans toute sa pl\u00e9nitude.<\/p>\n
De cette joie, le croyant et la croyante peut d\u00e9j\u00e0 en vivre les pr\u00e9mices. Comme une ouverture sur ce qui sera, un avant-go\u00fbt sur la pl\u00e9nitude. Et ceci, dans le temps tout \u00e0 fait particulier de la c\u00e9l\u00e9bration. C\u2019est ainsi que nous retrouvons dans plusieurs psaumes les cris de joie. C\u2019est dans l\u2019acclamation liturgique que peut se vivre quelque chose de la joie v\u00e9ritable.<\/p>\n
Les images qui nous viennent en t\u00eate sont peut-\u00eatre plus celles des c\u00e9l\u00e9brations orientales, faites de chants, de senteurs et de danses que nos cultes protestants. Mais prenons conscience que la c\u00e9l\u00e9bration est l\u2019occasion de vivre d\u00e9j\u00e0 quelque chose de la joie eschatologique.<\/p>\n
Laissons r\u00e9sonner les paroles du Psaume 4. \u00ab Dans mon c\u0153ur tu mets plus de joie que ces gens n\u2019en trouvent \u00e0 r\u00e9colter tout leur bl\u00e9 et tout leur vin. \u00bb<\/p>\n
La joie v\u00e9ritable se trouve en Dieu. Elle est donn\u00e9e par lui. La joie trouve sa source dans le c\u0153ur. Elle rel\u00e8ve du bien-\u00eatre, du contentement mais aussi de l\u2019harmonie. Pour reprendre un terme qui est souvent utilis\u00e9 dans le d\u00e9veloppement personnel, la joie rel\u00e8ve de l\u2019alignement de soi avec ses convictions, son histoire, ses valeurs.<\/p>\n
Et elle est v\u00e9cue comme une b\u00e9n\u00e9diction lorsqu\u2019on reconna\u00eet en Dieu son origine v\u00e9ritable.<\/p>\n
Ce qui est int\u00e9ressant, et peut-\u00eatre qui distingue la joie du bonheur, c\u2019est que cette derni\u00e8re peut aussi cohabiter avec la souffrance.<\/p>\n
D\u2019un bonheur peut-\u00eatre plus imm\u00e9diat, li\u00e9 aux conditions ext\u00e9rieures de la vie, la d\u00e9couverte de la joie a quelque chose de plus int\u00e9rieur. Plus essentielle. Qui transcende le contexte de vie. On conna\u00eet de nombreux t\u00e9moignages de martyres ou de personnes qui ont travers\u00e9 de grandes souffrances physiques ou psychiques qui t\u00e9moignent avoir toujours trouv\u00e9 au plus profond d\u2019elles-m\u00eame la pr\u00e9sence de cette joie, de cette flamme qui, malgr\u00e9 toutes les difficult\u00e9s, n’a cess\u00e9 de br\u00fbler.<\/p>\n
La joie est la libert\u00e9 donn\u00e9e au croyant de vivre align\u00e9 avec Dieu en d\u00e9pit des angoisses et des \u00e9preuves. Jean, lui, ne parle pas d\u2019alignement. Il utilise le verbe demeurer.<\/p>\n
Demeurer en Dieu. Il y a dans ce terme tout le contraire de la passivit\u00e9 que l\u2019on pourrait entendre dans le synonyme rester, demeurer. Pour demeurer, il s\u2019agit sans cesse de se r\u00e9ajuster. Du m\u00eame amour qu\u2019il a re\u00e7u du P\u00e8re, le Christ aime les siens. Et les appelle dans son discours d\u2019adieu, \u00e0 demeurer dans cet amour. Il les appelle \u00e0 prendre soin de cet amour, \u00e0 l\u2019entretenir, \u00e0 ne pas le laisse s\u2019\u00e9tioler.<\/p>\n
Les crit\u00e8res de la perception du bonheur ont \u00e9t\u00e9 d\u00e9finis (sant\u00e9 physique et psychique, contexte ext\u00e9rieur), ceux de la joie ne sont pas exactement les m\u00eames. Ce qui traverse tout ce texte de l\u2019\u00e9vangile de Jean, ce sont deux \u00e9l\u00e9ments : l\u2019amour et l\u2019ob\u00e9issance aux commandements.<\/p>\n
Alors l\u2019amour, cela nous semble assez \u00e9vident. Pour vivre dans la joie, il est primordial d\u2019aimer et de se savoir aim\u00e9. De se sentir accueilli et ch\u00e9ri. Sans amour, pas de joie.<\/p>\n
Mais l\u2019ob\u00e9issance aux commandements comme crit\u00e8re de la joie, c\u2019est un peu plus interpellant. En hommes et en femmes libres et nous revendiquant comme tels, il nous est un peu contraire de consid\u00e9rer l\u2019ob\u00e9issance de mani\u00e8re si positive.<\/p>\n
Le serviteur ob\u00e9it par devoir. Il ne lui est pas demand\u00e9 de comprendre les ordres, encore moins d\u2019y adh\u00e9rer. Il est attendu de lui qu\u2019il effectue ce qui lui est ordonn\u00e9. Mais J\u00e9sus dit : je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis. L\u2019ami est invit\u00e9 \u00e0 l\u2019ob\u00e9issance. Non plus par devoir, mais par adh\u00e9sion.<\/p>\n
Ob\u00e9ir, c\u2019est mettre en pratique. Et J\u00e9sus ajoute\u00a0: vous avez tout pour comprendre. Ce que j\u2019ai appris de mon P\u00e8re, je vous l\u2019ai transmis. Tout nous est donc donn\u00e9 pour que nous puissions ob\u00e9ir par adh\u00e9sion, comme des amis.<\/p>\n
L\u2019amour chr\u00e9tien, c\u2019est mettre en pratique les commandements.
\nL\u2019ob\u00e9issance au commandements, c\u2019est mettre en pratique l\u2019amour.<\/p>\n
Et ceci n’est possible que si nous y trouvons l\u00e0 du sens. Comprendre et adh\u00e9rer pour aimer et ob\u00e9ir.
\nVoil\u00e0 ce qui est n\u00e9cessaire pour demeurer dans la joie. Pour prendre soin de cette flamme que le Christ d\u00e9pose en nous.<\/p>\n
Et voil\u00e0!
\nNous avons maintenant non seulement la recette du bonheur, mais aussi celle de la joie. Ne reste plus qu’\u00e0 en vivre! Avec tous les d\u00e9fis que cela repr\u00e9sente.<\/p>\n
\u00ab\u00a0Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous
\net que votre joie soit compl\u00e8te.\u00a0\u00bb<\/p>\n
Amen<\/p>\n