Message apporté par l’Abbé Albert Mpambara lors de la célébration œcuménique du dimanche 19 janvier au temple de Colombier. Célébration dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Lecture biblique
A son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau ; il y était depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie est distante de Jérusalem d’environ quinze stades, beaucoup d’habitants de la Judée étaient venus chez Marthe et Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie était assise dans la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » – « Je sais, répondit-elle, qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » – « Oui, Seigneur, répondit-elle, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Jean 11,17-27
Nous voici rassemblés pour prier pour l’unité visible de l’Eglise. Le thème de cette année est « Crois-tu cela ? » (Jn11,26). Il est tiré du dialogue entre Jésus et Marthe lors de la visite de Jésus chez Marthe et Marie à Béthanie, après la mort de leur frère Lazare (Jn 11,17-27).
Que nos oreilles s’ouvrent pour entendre la vérité ! Que nos cœurs se dilatent pour connaitre la bonté de Dieu ! Que nos intelligences qui se veulent scientifiques fassent tomber leur sécurité raisonnable ! Que ceux dont l’espérance chancelle à cause d’un drame, se laissent pénétrer par les promesses du Sauveur !
Oui, aujourd’hui, c’est un miracle bien au-dessus de tout ce que nous avons entendu qui vient éclairer notre foi. Je ne veux pas reprendre mot à mot le Saint Evangile que nous venons d’entendre. Chacun pourra le contempler au cours de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens quand il aura quelques minutes de solitude comme tout chrétien devrait le faire normalement.
Au début du chapitre, l’Evangile dit que Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare. Lorsqu’il fut informé que Lazare était gravement malade, il déclara que sa maladie « n’aboutirait pas à la mort », mais que « c’est par elle que le Fils de Dieu serait glorifié », et il resta là où il était pendant deux jours de plus.
Tout d’abord, on s’émerveille devant notre Seigneur à qui on vient offrir la plus belle des prières : « Seigneur, celui que vous aimez est malade » ! Ce n’est pas une plainte qui dure quelques minutes ! Voilà la plus belle des prières !
Lorsque Jésus arriva enfin à Béthanie, bien qu’il ait été averti qu’il risquait la lapidation, Lazare « était dans la tombe depuis quatre jours déjà ». Les paroles de Marthe à Jésus expriment sa déception quant à son arrivée tardive, et contiennent peut-être aussi une note de reproche : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ». Cependant cette exclamation est immédiatement suivie d’une profession de foi dans la puissance salvatrice de Jésus : « Mais je sais que, maintenant encore, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera ». Lorsque Jésus lui assure que son frère ressuscitera, elle répond en affirmant sa croyance religieuse : « Je sais (….) qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour ». Jésus l’entraine un peu plus loin, en déclarant son pouvoir sur la vie et la mort et en lui révélant qu’il est le Messie : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et celui qui croit en moi ne mourra jamais ». Après cette déclaration étonnante, Jésus pose à Marthe une question très directe et profondément personnelle : « CROIS-TU CELA ? »
Comme Marthe, cette question nous est posée aujourd’hui. Nous ne pouvons pas rester indifférents ou passifs lorsque les paroles de Jésus nous touchent et pénètrent nos cœurs. Nous devons donner une réponse compréhensible à la question de Jésus : « Crois-tu cela ? »
L’Evangile nous dit qu’en voyant Marie et ceux qui la suivaient, il fut bouleversé intérieurement et il pleura ! C’est merveilleux de voir son amitié pour Lazare ! C’est merveilleux de voir sa délicatesse, sa compassion et sa tendresse envers toutes ces personnes qui pleurent !
Notre Seigneur Jésus pleure, parce que notre Dieu n’est pas un être dénoué de sensibilité, bien au contraire ! Toute la création nous montre combien il désire nous faire plaisir. Il pleure chaque fois qu’il nous voit nous débattre dans nos souffrances et nos difficultés, dans nos amertumes, nos misères, notre orgueil, notre incrédulité et dans nos divisions dues au manque de compréhension et de charité. Jésus pleure!
En ce jour, il nous enseigne une vérité tellement grande : « Moi, dit-il, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ! Quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais ! »
Mes frères et sœurs, il faut que nous laissions cette promesse de Jésus entrer dans notre cœur ! Essayez de vous imaginer notre Seigneur, devant nous, là maintenant, vous le dire. Ecoutez sa voix : « Je suis la résurrection et la vie ! Ne doutez pas de moi ! N’ayez pas peur de la mort, si vous croyez en moi, j’ai le pouvoir de vous ressusciter ! Ne faites pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance, qui s’imaginent qu’il n’y a rien de l’autre côté ! C’est aussi la raison pour laquelle il faut prier pour ceux qui ne croient pas ; parce que Jésus est clair : « Celui qui croit en moi je le ressusciterai ».
On parle souvent de l’importance d’évangéliser, mais l’évangélisation commence déjà par nous-mêmes ; car si nous avons une foi ardente, forcément nous avons un impact sur les autres sans faire de grands discours, mais il faut qu’ils voient cette foi débordante en nous à travers notre capacité à vivre cette vie ici-bas, à traverser les difficultés avec lui plein d’espérance, plein de confiance.
Rappelons-nous de l’Evangile des noces de Cana de Galilée (Jn 2,1-11). Jésus, après avoir changé l’eau en vin, il a dit à ceux qui servaient : « Puisez et portez-en au maitre du repas et aux convives ». Ce bon vin de Cana est fait pour être partagé entre tous. C’est le commandement que nous laisse Jésus : « Puisez et servez » ». Ce bon vin qu’il nous faut servir c’est notre foi, notre espérance et notre amour. Mais il nous faut faire très attention à la qualité. Il nous faut éviter de servir du vinaigre, càd des paroles pleines d’amertume et d’aigreur. Ce n’est pas en gémissant contre ce qui ne va pas que tout ira mieux. Notre monde a besoin de gens qui vivent vraiment leur foi et qui sont heureux d’être disciples du Christ (cfr La 1ère communauté chrétienne : « Voyez comme ils s’aiment comme ils sont heureux, l’Esprit du Seigneur habite en eux » !
En conclusion, rejetons tout ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance et même d’hostilité mutuelle, et repartons pleins d’espérance et de dynamisme ; ainsi nous pourrons témoigner autour de nous de la Bonne Nouvelle de son amour pour l’humanité.
Amen
Intercession
Seigneur de la vie, nous recevons l’ensemble de la création de ta main et par ta providence. Apprends-nous à vivre dans ton monde avec respect et justice pour tout ce que tu as créé.
Nous croyons, viens au secours de notre manque de foi.
Dieu d’amour, accorde-nous le don de l’espérance en abondance dans un monde en proie aux conflits et à la discorde. Fortifie ton peuple affligé par l’indifférence et la discorde.
Nous croyons, viens au secours de notre manque de foi.
Dieu de miséricorde, pardonne-nous pour toutes les fois où nous n’avons pas su vivre notre vie commune en tant que chrétiens. Attire-nous plus profondément dans une même foi en toi pour que nous puissions témoigner au monde.
Nous croyons, viens au secours de notre manque de foi.
Consolateur céleste, nous te prions pour que nous fassions davantage confiance au don de ta sagesse plutôt qu’à l’intelligence de notre pensée.
Nous croyons, viens au secours de notre manque de foi.
Dieu de compassion, fais que nous œuvrions ensemble pour que partout où règnent les ténèbres et l’oppression, la souffrance et l’injustice, nous puissions apporter ta lumière et ta liberté.
Nous croyons, viens au secours de notre manque de foi.
Amen.