Comment gérer ses angoisses ?

Mais toi, Israël, tu es mon serviteur. Jacob, tu es celui que j’ai choisi, le descendant de mon ami Abraham.
Je t’ai pris aux extrémités de la terre, je t’ai appelé d’une région lointaine et t’ai dit : « Tu es mon serviteur. » Je t’ai choisi et ne te rejette pas.
N’aie pas peur, car je suis moi-même avec toi. Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens par ma main droite, la main de la justice.
Ils seront couverts de honte et humiliés, tous ceux qui sont furieux contre toi ; ils seront réduits à rien, ils disparaîtront, ceux qui t’intentent un procès.
Tu auras beau les chercher, tu ne les trouveras plus, ceux qui te combattaient ; ils seront réduits à rien, réduits au néant, ceux qui te faisaient la guerre.
En effet, c’est moi, l’Éternel, ton Dieu, qui empoigne ta main droite et qui te dis : « N’aie pas peur ! Je viens moi-même à ton secours. »

Esaïe 41, 8-13

Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance.
Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ.
Enfin, frères et sœurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur,    tout ce qui est digne d’être aimé, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange.

Philippiens 4,6-8

Geneviève m’a dit : lors de ton prochain culte, j’aimerais que tu nous parles de l’angoisse, de cette angoisse un peu banale, mais tellement inconfortable qui est essentiellement due à l’âge et à l’accumulation de tous ces petits deuils : tout ce qu’on perd quand on entre dans le grand âge. Cette angoisse est aussi liée à l’incertitude du lendemain : est-ce que je pourrai rester dans mon logement ? Sera-t-il adapté ? Assez pratique ? Aurai-je besoin d’un stannah pour accéder à mon appartement ? etc.

Sans compter toutes les angoisses liées à la situation politique du monde qui nous entoure, les soucis financiers, l’angoisse pour les siens, bref, il y a mille raisons d’avoir des inquiétudes ou des angoisses, certains les vivant plus fortement que d’autres. Mais vous le savez tout comme moi, l’inquiétude obscurcit la vue et fait prendre ses propres craintes pour des réalités.

Alors, la question que j’aimerais vous poser ce matin est la suivante : comment faites-vous lorsque vous avez ce genre d’inquiétude ou d’angoisse ?

  • Vous allez dans la nature, vous promener ?
  • Vous allez gratter votre jardin, pour ceux qui en ont un ?
  • Vous faites quelque chose qui vous permette de sortir de vos pensées, comme rencontrer quelqu’un, aller boire quelque chose avec un ou une amie ?
  • Vous allez au café contact le jeudi matin à Bôle ou le lundi matin à Colombier ?

Toutes ces pistes peuvent nous aider, très concrètement parce qu’elles nous permettent de nous changer les idées. De plus, rencontrer des amis peut nous donner peut-être l’occasion de partager ce qui nous préoccupe et d’être un peu soulagé si on a trouvé quelqu’un qui nous écoute et qui nous comprend. On se sent alors moins seul.

Et si on a pu offrir cette écoute à quelqu’un d’autre, on peut en retirer de la joie, voire même du bonheur, ce qui va nous aider à relativiser les choses et probablement à moins nous inquiéter.

Les deux textes que nous avons entendus nous donnent de leur côté plusieurs clefs pour tenter d’apaiser notre angoisse :

Esaïe 41 nous dit : « Tu es mon serviteur.(…) Je t’ai choisi et ne te rejette pas ». Ce texte nous rappelle notre valeur aux yeux de Dieu. Dieu nous a choisis, nous avons de la valeur à ses yeux, chacun personnellement. Prendre conscience de notre valeur peut nous rassurer et contribuer à nous apaiser.


« N’aie pas peur, car je suis moi-même avec toi ». Même si on ne le voit pas, Dieu est avec chacun de nous, le jour comme la nuit, même lors de nos moments d’insomnie, il est là. Et il nous dit : « Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens par ma main droite, la main de la justice ». Quelqu’un avec qui je parlais de cette prédication pour ce matin me disait garder précieusement des phrases qui l’aident, comme par exemple : « Et si tout se passait bien ? ». On a tellement souvent tendance à penser que les choses vont mal aller, alors que si l’on s’en remet à Dieu, qu’on a confiance dans le fait qu’il prend soin de nous, on peut se dire, sans naïveté aucune « Et si tout se passait bien ? ».

Quant au texte de Philippiens 4, il nous encourage à ne pas nous inquiéter, mais plutôt à faire connaître nos besoins àDieu. Est-ce que vous lui faites connaître vos besoins ? « Priez sans cesse » nous dit la Bible. Elle ne nous dit pas de prier seulement au culte le dimanche ou quand on n’en peut vraiment plus, mais à toute heure du jour ou de la nuit. Que la prière devienne comme un dialogue intérieur constant avec Dieu, où on lui demande son avis quand on hésite, ou lors duquel on lui remet nos inquiétudes et nos craintes. Et il ajoute : « Soyez dans une attitude de reconnaissance ». Notre positivité va aider les situations à s’arranger, car il y a dans une prière de reconnaissance un émerveillement, une allégresse, une transfiguration sans égale de tout ce qui arrive.

Ce même ami me partageait une autre de ces phrases qu’il garde précieusement pour les relire quand il en ressent le besoin : « Rien ne change si tu ne le veux pas vraiment » ou encore : « Je suis le changement ». Cela signifie qu’on peut aussi choisir de porter nos pensées sur des choses qui nous font du bien. Choisir la positivité plutôt que le découragement. Croire au changement, y œuvrer, incarner le changement.

Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. Voici la promesse que nous fait l’apôtre Paul dans son épitre aux Philippiens : la paix de Dieu est accessible même en dehors de toute logique. Même si rien n’est résolu, nous pouvons recevoir la paix grâce à notre relation de confiance avec Dieu, si on s’en remet à lui, si on lui abandonne tous les domaines pour lesquels nous n’avons pas de solution, ni de réponse. Car le contraire de l’inquiétude n’est pas l’absence de soucis, mais la foi, l’assurance que tout est en Dieu et que donc nous pouvons nous réjouir.

Une question qu’on peut se poser est : est-ce que je vais me laisser aider par Dieu ? Je me souviens de ce jeune homme qui m’avait dit : « Je ne veux pas croire en Dieu car je ne veux pas être un faible ». En le questionnant un peu plus j’avais compris que c’était être un faible à ses yeux que de demander l’aide de Dieu. Il voulait s’en sortir tout seul. Qu’en pensez-vous ?

D’autres personnes se disent que Dieu a déjà bien assez de travail à aider les millions de gens qui font appel à lui sur cette terre et elles n’osent pas le déranger davantage. Est-ce que c’est votre cas ? Croyez-moi, Dieu est si grand qu’il a du temps pour chacun d’entre nous. Il sait même combien nous avons de cheveux sur la tête.

Une dame qui a découvert la foi tardivement me disait : « j’ai décidé de faire avec Dieu », au sens de faire équipe avec Dieu, de ne plus vivre sa vie toute seule, mais de faire alliance avec Dieu pour marcher avec lui.

Pour conclure, il me semble important de se confier au Seigneur dès que l’angoisse arrive, pour ne pas la laisser s’installer et ainsi interrompre dès que possible le cycle de l’angoisse. Et puis dire merci, être dans l’action de grâce, est important car cela contribue à chasser la tristesse et les inquiétudes. Je ne suis jamais trop reconnaissante.

Est-ce que vous avez Dieu pour ami ? Est-ce que vous avez vous aussi décidé de « faire avec lui » ? De faire équipe avec lui ? Ce qui est sûr, c’est que vous êtes le changement. Alors autorisez-vous à vous dire : « Et si tout se passait bien ! ».