Des gens amenaient des enfants à Jésus pour qu’il les touche, mais les disciples leur firent des reproches.
Quand Jésus vit cela, il s’indigna et dit à ses disciples : « Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le règne de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent.
Je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui ne reçoit pas le règne de Dieu comme un enfant ne pourra pas y entrer. »
Ensuite, il prit les enfants dans ses bras et il les bénit en posant les mains sur eux.
Marc 10,13-16
« Laissez-les venir à moi », dit Jésus. Une nouvelle fois, Jésus nous surprend par son accueil. Rien ne le freine : ni le bruit que font les enfants, ni le fait qu’ils n’aient encore pas appris toute la Torah par cœur. Jésus aime les enfants tels qu’ils sont, avec leurs limites. Ça ne le dérange pas.
Si Jésus avait été des nôtres aujourd’hui, probablement qu’il aurait mis un accent particulier sur l’accueil des personnes qui se sentent différentes des autres. Peut-être aurait-il dit :
Toi, viens à moi !
Quels que soient :
ton âge,
ton statut social,
ton origine,
ta culture,
ton parcours de vie,
ta couleur de peau,
ton état de santé,
ton physique,
ton orientation affective et sexuelle
ta couleur politique,
ta religion,
tes convictions et tes doutes.
Oui, c’est parce que Jésus nous a montré cet exemple d’accueil inconditionnel qu’aujourd’hui, je peux affirmer que le Seigneur nous accueille, toutes et tous.
C’est le Seigneur qui nous rassemble. C’est le Seigneur qui nous unit.
Et il nous invite à faire de même, car, souvenez-vous, lorsqu’il envoie ses disciples en disant « Allez, faites de toutes les nations mes disciples en les baptisant et en leur enseignant à garder tout ce que je vous ai enseigné », il n’appelle pas ses disciples à transmettre simplement un message théorique, mais à être dans une forme d’imitation de tout ce qu’il a montré par sa manière de se comporter avec les gens qu’il côtoyait.
Son accueil totalement inclusif me bouleverse personnellement. Et je m’étonne ??? Mais alors, comment se fait-il qu’il y ait tant de tensions à l’intérieur des Eglises, entre les différentes confessions chrétiennes, entre les différentes religions ? C’est à ne rien y comprendre. Pourquoi y a-t-il tant d’obstacles à marcher dans la foi ? Notre nature humaine, si facilement déstabilisée, génère si facilement des conflits.
Lorsque nous avons baptisé Gaia Nour, nous avons prié pour qu’elle soit remplie du Saint-Esprit, donc pour que le Seigneur vienne habiter en elle et qu’il l’inspire pour qu’elle puisse, si elle le souhaite, marcher dans les pas de Jésus et, peut-être, semer des étincelles d’amour tout autour d’elle, sur son chemin.
Un peu comme Henri, dont vous avez assurément entendu parler ces jours dans l’actualité : ce pèlerin qui avait à cœur de faire le tour de toutes les cathédrales de France, lorsqu’il a été témoin de la violence inouïe d’un homme, qui s’en est pris à des petits enfants sans défense. Henri a refusé la passivité, comme il dit, il a relevé la tête et il a essayé de détourner cet homme de ses projets funestes, sans craindre pour sa propre vie.
Ce jeune homme récemment diplômé en philosophie et en management international pense qu’il n’était pas là par hasard, ce jour-là. Il s’est senti poussé par quelque chose de très fort intérieurement. Henri dit avoir fait une rencontre très forte avec le Christ quand il était enfant, ce qui l’a nourri intérieurement depuis longtemps. Comme il le dit, la foi est qch de très mystérieux, ce n’est pas quelque chose dont on peut parler aisément, puisque c’est très intime ; ce n’est pas qch d’intellectuel, c’est une rencontre personnelle qu’on fait avec le Christ et elle peut changer notre vie, car c’est la découverte qu’on est aimé par plus grand que soi.
En face de Henri, catholique pratiquant, il y a l’agresseur qui se dit lui aussi chrétien, et agit au nom du Christ. C’est à ne rien y comprendre ! L’un protège la vie au nom du Dieu qui nous donne la vie et l’autre aimerait l’enlever au nom de ce même Dieu !! On se dit que, forcément, l’un d’eux prend ses pulsions comme venant de Dieu, alors qu’elles sont en lien avec son mal-être intérieur, son désespoir. Henri affirme sans hésitation que le geste de cet homme est profondément anti-chrétien. A ses yeux, il est incompréhensible qu’un homme puisse se revendiquer du Christ et agresser des enfants innocents, totalement désarmés et faibles. Ce qui est sûr, c’est que les actes de violence de cet homme auraient pu agir comme des répulsifs face à la foi chrétienne, si l’intervention de Henri n’avait pas contrebalancé le tout.
Henri a su aimer ces inconnus, enfants et adultes, au point qu’il aurait pu risquer sa vie. Je ne sais pas ce qu’il en est de vous, mais je trouve, personnellement, qu’aimer est une des choses à la fois les plus belles, mais aussi les plus difficiles dans la vie. Aimer d’un amour vrai, authentique, désintéressé, d’un amour qui élève l’autre, d’un amour qui relève le bien chez l’autre, d’un amour qui dure…
En d’autres mots, il y a tant de manières de faire obstacle à Dieu ! Tant de manières de blesser, de rabaisser, d’humilier, d’exclure !
Marcher sur le chemin du Christ, c’est essayer de mettre nos pas dans ses pas, pour tenter d’accomplir sa volonté au cours de notre vie. Nous n’avons pas tous l’occasion de devenir des héros, mais tous, nous avons l’occasion de servir le Seigneur, chacun à sa manière, en fonction de sa foi propre, de son cheminement personnel.
Aujourd’hui, des hommes et des femmes ont choisi de servir le Seigneur en siégeant au conseil de paroisse. Ce sont nos héros ! Tout à l’heure, nous aurons le privilège de pouvoir les élire et dimanche prochain, nous vivrons le culte d’installation lors duquel nous prierons pour qu’ils soient inspirés par Dieu dans leur tâche.
De même que Henri s’est senti poussé par une force surnaturelle pour accomplir cet acte magnifique, de même, je suis réjouie de l’élan qui pousse chacun.e des futurs conseillers de paroisse à servir le Christ de cette manière. Peut-être qu’un jour c’est Line ou Ethan, ou leurs cousins, cousines qui s’engageront à servir le Seigneur en s’engageant au conseil de paroisse, ou à donner le p’tit caté, à devenir pasteur ou diacre, ou simplement à servir son prochain, aimer, aider, soutenir, aimer vraiment.
« Laissez-les venir à moi, dit Jésus, ne les en empêchez pas ! » J’aimerais dire toute ma reconnaissance à chacune et chacun d’entre vous pour les multiples manières que vous avez de servir le Seigneur, et j’aimerais vous encourager à être de ceux et de celles qui ôtent les obstacles lorsque des personnes cherchent à s’approcher du Seigneur par votre intermédiaire.
Amen