Je ne vous abandonne pas

Je suis comme je suis, mais, Seigneur, aide-moi à grandir

Regarde, Seigneur!
Nous avons établi notre campement à mi-chemin de la vie.
La peur de l’inconnu, la fatigue et le doute, les douleurs et les misères du monde nous tiennent en ce lieu.
La joie des commencements s’effrite sur la route, et le courage nous manque pour des marches nouvelles.
Fais-nous la grâce d’espérer sans retour, de t’accompagner aussi loin que mène le désir et qu’entraîne le désir.

Entends, Seigneur!
La voix des faux prophètes résonne à nos oreilles, le chant des sirènes nous attire en tous lieux où tu n’es pas. Les témoins de l’amour et de la vérité murmurent à grand’peine.

Redis-nous aujourd’hui une parole qui fasse vivre, une parole qui nous mette en marche, une parole qui donne confiance, une parole qui nous aide à grandir.

Amen.

Des paroles qui relèvent

Que Dieu renouvelle nos forces,
C’est lui, le Seigneur, qui nous porte.

Que Dieu renouvelle notre confiance,
C’est lui, le Seigneur, qui met la paix dans notre cœur.

Que Dieu renouvelle notre courage,
C’est lui, le Seigneur, qui nous libère.

Avec force, confiance et courage, nous pouvons marcher tranquillement à sa suite et recevoir son pardon.

Amen.

Lectures

1 J’aime le Seigneur, car il m’entend quand je l’appelle.

2 Il a tendu vers moi une oreille attentive. Toute ma vie je ferai appel à lui.

3 La Mort me tenait déjà enchaîné, le monde des ombres resserrait sur moi son étreinte; j’étais pris de détresse et d’angoisse.

4 Alors j’ai crié le nom du Seigneur: Ah, Seigneur, sauve-moi la vie!

5 Le Seigneur est bienveillant et fidèle, notre Dieu a le coeur plein d’amour.

6 Le Seigneur garde ceux qui sont simples; j’étais tombé bien bas et il m’a sauvé.

7 Allons, je dois retrouver mon calme, car le Seigneur m’a fait du bien.

8 Oui, tu m’as arraché à la mort, Seigneur, tu as séché mes larmes, tu m’as évité de faire le pas fatal.

9 Sur cette terre destinée aux vivants, je marcherai donc sous le regard du Seigneur.

10 J’ai gardé la foi, même quand je répétais: Me voilà en bien triste état!

11 J’étais si bouleversé que je disais: On ne peut se fier à personne!

12 Que puis-je rendre au Seigneur pour tout le bien qu’il m’a fait?

13 Je lèverai la coupe des délivrances, et je crierai le nom du Seigneur.

14 Ce que j’ai promis au Seigneur, je le ferai en présence de tout son peuple.

15 Le Seigneur voit avec douleur la mort de ses fidèles.

16 Ah, Seigneur, je suis ton serviteur, oui, ton serviteur né de ta servante! Tu as défait mes liens.

17 Pour te louer, je t’offrirai un sacrifice et je proclamerai qui tu es.

18 Ce que j’ai promis au Seigneur, je le ferai en présence de tout son peuple,

19 dans les cours de son temple, au milieu de toi, Jérusalem. Alléluia, vive le Seigneur!

Psaume 116

 

26 Celui qui doit vous venir en aide viendra: c’est l’Esprit de vérité qui vient du Père. Je vous l’enverrai de la part du Père et il me rendra témoignage.

27 Et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous avez été avec moi depuis le commencement.

1 Je vous ai dit cela pour que vous n’abandonniez pas la foi.

2 On vous exclura des synagogues. Et même, le moment viendra oû ceux qui vous tueront s’imagineront servir Dieu de cette façon.

3 Ils agiront ainsi parce qu’ils n’ont connu ni le Père, ni moi.

4 Mais je vous ai dit cela pour que, lorsque ce moment sera venu, vous vous rappeliez que je vous l’avais dit. Je ne vous ai pas dit cela dès le commencement, car j’étais avec vous.

Jean 15, 26 à 16, 4

 

Le texte de l’Évangile d’aujourd’hui fait partie du discours d’adieu de Jésus à ses disciples.

II prépare ses amis à sa mort prochaine, à son départ auprès du Père: des paroles qui provoquent chez eux l’incompréhension, la peur, le désespoir. Au moment où Jésus leur parle, les disciples avaient certainement l’impression de tomber dans un trou noir et profond.

Ils réalisent que leur avenir est compromis autant par le départ de Jésus que par les paroles peu rassurantes qui concernent leur propre vie. En effet, Jésus leur annonce qu’ils seront détestés, chassés, mis en danger de mort. Toute espérance, confiance et force qui ont marqué leur vie sur les pas de leur maître s’évanouissent. Il y a fort à parier que la tempête fait rage en eux. La panique doit les gagner. L’incompréhension doit leur torturer les entrailles au même titre qu’à nous-mêmes lorsque tout semble nous échapper, lorsque plus rien n’a de sens.

De quoi parle-t-il? Se demandent les disciples.

Jésus seul sait de quoi il parle parce que lui seul sait ce qui va suivre; les disciples, eux, ne comprennent pas.

Nous aussi nous connaissons aujourd’hui la suite des évènements. Nous savons que Jésus a été rejeté, trahi, abandonné. Il a souffert et il est mort sur une croix. Nous savons ce que signifient ces termes quand, un peu plus tôt, il a dit: «Je serai élevé de la terre», ce double départ lors de sa mort et au moment de son ascension. Mais les disciples, eux, ne comprenaient pas. Néanmoins, nous avons beau connaître la suite, nous avons les mêmes peurs, les mêmes doutes, les mêmes questions que les disciples. Certes, nous ne sommes pas exposés aux mêmes dangers qu’eux, notre vie n’est pas menacée, mais nous manquons souvent de courage pour professer notre foi et de conviction pour la vivre. Les disciples avaient pourtant un avantage sur nous: ils ont pu parler avec Jésus, le toucher, suivre son regard, entendre sa voix, sentir sa présence. Mais nous, nous ne le voyons pas. Nous ne pouvons pas dire pour nous rassurer ou pour le montrer aux autres: «Il est là, écoutons-le!» Mais la promesse de Jésus compte autant pour les disciples que pour nous. Il se penche sur eux et sur nous pour dire: «n’aie pas peur! Quand tout devient sombre, moi je suis là.»

Comment cette promesse est-elle formulée dans l’Évangile de ce jour? Jésus dit: «Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, il rendra témoignage de moi». Jésus annonce à ses disciples que l’Esprit Saint viendra auprès d’eux. Jésus les quitte, mais il ne les abandonne pas. Ils seront éclairés, fortifiés, consolés par l’Esprit Saint qui les guidera vers la vérité, vers celui qui est la Vérité: Jésus-Christ.

Avec la venue de l’Esprit Saint, c’est le cœur même des disciples qui se laissera embraser par l’amour de Dieu pour permettre une relation nouvelle avec le Christ ressuscité et faire d‘eux des témoins fidèles et crédibles. Nous aussi, nous n’avons que cette promesse, mais c’est sa promesse – celle du Christ, et ce n’est pas une promesse vaine. Le Saint-Esprit veut aussi libérer nos cœurs de toute crainte et nous sortir de nos trous étroits et sombres.

Il nous appelle à nous laisser guider par lui vers le Christ. Et lorsque Jésus dit: «vous aussi vous me rendez témoignage», il ne s’adresse pas seulement à ceux qui étaient avec lui dès le commencement, mais aussi à nous aujourd’hui, qui l’avons rencontré sur notre chemin.

Nous savons tous que si nous voulons établir une relation authentique avec une personne, il ne suffit pas de la connaître intellectuellement, il faut aussi s’engager personnellement dans cette relation, non pas avec notre raison, mais avec notre cœur.

Avec le Christ, il en va de même.

Même si je connais toute l’histoire de Jésus, même si j’ai lu tous les livres qui parlent de lui, il ne se produira rien si mon cœur n’est pas disposé à l’accueillir, si mon cœur n’est pas prêt à s’engager dans une relation vivante et vraie avec le Christ.

Et qui peut disposer mon cœur à rencontrer le Christ? «L’Esprit de vérité rendra témoignage de moi», dit Jésus. C’est lui, l’Esprit Saint, qui dépose en moi l’amour de Dieu, c’est lui qui fait grandir en moi cette véritable relation d’amour avec le Christ. C’est parce qu’il envoie cet Esprit que le Christ demeure en moi et moi en lui, c’est pourquoi, à notre tour, nous pouvons lui rendre témoignage, en allant à la rencontre des autres.

Comment pouvons-nous être des témoins fidèles et crédibles? Peut-être en nous inspirant de la prière que l’on attribue à Saint-François d’Assise:

Là où il y a la haine, que je mette l’amour,
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l’union,
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la foi,
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance,
Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière,
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

Le Saint-Esprit est celui qui nous donne un élan nouveau et fait de nous des témoins du Christ capables de redresser et d’encourager, de réconforter et de consoler, de libérer et de réconcilier. Nous sommes aujourd’hui cette communauté en attente qui se prépare à fêter Pentecôte et le don de l’Esprit Saint.

Vivons dès à présent de cette promesse et regardons courageusement vers l’avenir.

Jésus-Christ est aujourd’hui penché au-dessus des obscurités de nos vies et nous dit: “n’aie pas peur! quand tout devient sombre, moi je suis là!”
Il change les ténèbres en lumière, les souffrances en joie.
Alors, pourquoi aurions-nous peur? N’entendons-nous pas le souffle de l’Esprit, le souffle de Dieu, ce doux murmure de son amour ?

Et pourtant nos églises se vident, les principes chrétiens ont de moins en moins de poids dans une société qui se proclame laïque, l’ensemble du christianisme occidental décline… Alors la solution n’est pas tant à chercher dans les organisations et les stratégies qu’au niveau de la base, c’est-à-dire du témoignage de vérité de chaque croyant.

Prions pour que chaque membre d’Église soit un authentique témoin engagé là où il vit, dans les tâches qui lui sont confiées et avec les dons qui sont les siens. Prions l’Esprit que Jésus nous envoie, prions le de prendre possession de nous et de nous diriger. «Viens, Esprit du Dieu vivant, viens et règne en moi.»

Amen

Prions

Pour notre paroisse, ses responsables, chacun de ses lieux de vie, pour notre Église et ses paroisses, nous te prions Seigneur.

Pour ceux qui œuvrent à la diffusion de ta parole et à préparer un monde meilleur, nous te prions Seigneur.

Pour tous tes enfants engagés qui œuvrent au rapprochement et à la compréhension mutuelle, pour tous nos frères et sœurs en humanité dont nous nous sentons solidaires, nous te prions Seigneur.

Seigneur, ce matin nous avons aussi une pensée pour les peuples en guerre qui affrontent l’horreur et l’angoisse d’une vie rendue précaire par la haine et l’incompréhension. Envoie ton Esprit de consolation et de réconciliation.

Pour tous les habitants de nos villages, et particulièrement ceux qui sont isolés ou qui vivent dans les difficultés, pour nos familles et aussi pour chacun de nous, nous te prions Seigneur.

Amen.