Souvenir d’un culte de Pâques œcuménique

Etienne Quinche, pasteur vivant sa retraite à Auvernier avec son épouse Marie-Lise, partage avec nous le souvenir marquant d’un jour de Pâques à Safi, près d’Essaouira, au Maroc.

Ayant été appelé à occuper le poste pastoral de Casablanca en 1993, j’ai dû desservir également d’autres paroisses du pays, dont Marrakech dans la même région que Safi. Dès mon arrivée au Maroc, les relations des communautés catholique et protestante ont été fréquentes et mes contacts avec les prêtres très fraternels et amicaux.

Au printemps 1994, le prêtre de Safi me demanda si je viendrais prêcher le dimanche de Pâques dans son église et concélébrer avec lui le service eucharistique (nous n’avions pas de temple en ce lieu, mais je m’y rendais souvent pour visiter quelques paroissiens). J’acceptai avec plaisir.

Juste avant le début de ce culte, à ma grande surprise ou même à ma stupéfaction, il me dit qu’il souhaitait que ce soit moi qui élève l’hostie et lui la coupe de vin pour les consacrer, puis que nous les donnions ensemble à tous ceux qui s’approcheraient de l’autel pour communier!

Il y avait une centaine de fidèles dans cet édifice: orthodoxes, catholiques et protestants, des Français, des Suisses, des étudiants africains, ainsi que des visiteurs venus d’Allemagne, de Hongrie, de Russie et d’Amérique du Sud. Pendant ce service, des chants ont célébré la Résurrection dans les langues et les traditions des pays représentés, et nous avons tous prié le Notre Père ensemble, à haute voix, chacun dans sa langue; nous avons ressenti très fort ce que pouvait être l’unité dans la richesse de la diversité.

Bref, tant pour ma femme que pour moi ce culte pascal fut un véritable avant-goût du banquet céleste et une image resplendissante de l’Église Universelle.

Nous n’avons vécu qu’une seule fois cet événement extraordinaire.

Etienne Quinche