Une chasse au trésor: culte à la maison

Ce matin la communauté se rassemble au temple de Colombier. Mais si vous avez souhaité rester chez vous, ou si vous êtes trop éloignés pour vous joindre à elle, vous trouverez ici l’essentiel de ce moment.
Soyez les bienvenus et que la grâce de notre Seigneur vous soit donnée.

Accueil

Dieu nous accueille. Il se réjouit de nous voir réunis. Recevons de Lui la grâce et la paix dans notre cœur et dans notre vie. Avant que nous le cherchions, il nous a cherché; avant que nous le connaissions, il nous a connus; avant que nous ne venions ici, il nous a convoqués.

Soyez les bienvenus à ce temps de culte.

Confession des péchés

Nous prenons un temps de silence durant lequel nous sommes invités à nous  placer devant notre Seigneur tels que nous sommes et à lui confesser nos manquements.

Paroles de grâce

Que Dieu renouvelle nos forces,
C’est lui, le Seigneur, qui nous porte.

Que Dieu renouvelle notre confiance,
C’est lui, le Seigneur, qui met la paix dans notre cœur.

Que Dieu renouvelle notre courage,
C’est lui, le Seigneur, qui nous libère.

Avec force, confiance et courage, nous pouvons marcher tranquillement à sa suite.

Amen.

Prologue

Au mois de mars dernier la vie s’est arrêtée.

La Vie ?

Non pas vraiment, mais celle que nous connaissions. Notre vie prenait un autre visage. Nos habitudes ont dû être abandonnées au profit de gestes nouveaux et d’attitudes nouvelles. Notre manière de nous situer dans nos relations, dans notre société, tout a dû évoluer, changer très rapidement, nous laissant un certain temps perdus et déboussolés. Nous obligeant, vous et moi, à organiser, à imaginer et à créer notre quotidien autrement. Il en était fini des courses faites avec nonchalance et des bises et des poignées de mains au détour des rayons de nos supermarchés ou des rues que nous arpentions sans même y porter un réel crédit.

Ce que nous avions l’habitude de vivre inconsciemment se révélait d’un seul coup à notre conscience et se teintait de méfiance et d’inconfort. Toute spontanéité devait – et doit toujours – être refrénée. Nous avons dû nous éloigner les uns des autres pour le bien de tous. Faire le sacrifice de ce qui nous tenait à cœur pour ne plus laisser la place qu’au fondamental bien de tous. S’abandonner soi-même pour une cause plus grande, une cause qui surpasse notre individualité. Laisser là nos égoïsmes pour un altruisme déclaré. Nous devions prendre soin les uns des autres. Paradoxalement, il devenait vital, essentiel, que nous nous ouvrions les uns aux autres au travers d’un isolement forcé, d’une distanciation salvatrice. Il ne s’agissait plus – et c’est toujours le cas – de SE protéger uniquement, mais aussi de protéger l’autre, le plus faible. Et j’espère que nos motivations à respecter les consignes de sécurités toujours en vigueur ne sont pas juste une manière de se protéger soi, mais d’avoir à l’esprit qu’il s’agit aussi d’assurer la survie de tous ceux que nous croisons. Connus ou inconnus.

Dans tous ces changements, et ces prises de consciences, nous avons dû faire preuve d’adaptation rapidement. Il a fallu trouver le moyen de ne pas perdre pieds dans cette nouvelle existence faite d’inconnues et de craintes. Il a fallu trouver le moyen de conserver l’espoir d’un avenir meilleur.

La Vie ne s’est pas arrêtée, mais les nôtres ont été bouleversées.

Lecture biblique

Dans l’Évangile de Matthieu au chapitre 13, les versets 44 à 52
Nous écoutons Laurence Burri

Message

Nous voici placés devant ces paraboles du Royaumes telles que nous les rapporte l’évangéliste Matthieu. Jusque-là, Jésus avait surtout puisé dans les images de l’agriculture pour nous parler de ce royaume, semblable à un champ ensemencé par ce semeur généreux mais malheureusement gêné par un ennemi qui y jette aussi de l’ivraie. Pourtant la bonne graine est là, et demeure, et elle doit porter du fruit.

Avec les paraboles que nous venons d’entendre, Jésus va revenir sur la valeur de cette graine semée au plus profond de nous-même. Mais cette fois-ci, il va se servir d’images provenant d’un autre univers. Celui des contes et des histoires fantastiques que l’on aime raconter en Orient. Un peu du type de celles de la caverne d’Ali Baba renfermant des trésors, ou de la lampe merveilleuse d’Aladin. Mêmes histoires que l’on retrouve aussi dans les traditions maritimes avec l’île au trésor ou la recherche des épaves de galions espagnols transportant des trésors fabuleux. Il faut dire que ces trésors cachés étaient choses assez courantes dans ces pays où la seule protection un peu efficace contre les pilleurs et les voleurs de toutes sortes, là où il n’y a ni banque, ni coffre-fort, était de cacher ses économies en les enterrant quelque part.

Ainsi donc, le Royaume de Dieu est comme un trésor, comme une grosse perle rare, comme un diamant. Il a une valeur inestimable et peut faire plus d’un heureux. Mais voilà, ce trésor est caché quelque part dans le champ.

La perle est dissimulée, égarée peut-être au fond de quelque cruche ou dans un recoin de boutique parmi des objets sans valeur. Des centaines de personnes sont passées par là sans rien voir, sans rien remarquer. Et pourtant le trésor est là, qui attend, mais invisible pour la plupart.

Le royaume de Dieu est également comparé à un marchand qui cherche. Et je dirais qu’il faut les deux pour que le Royaume naisse. A la fois un trésor caché, mais aussi des hommes qui cherchent.

Si je fais l’exercice de revenir sur ces mois passés et que j’essaye de les regarder depuis aujourd’hui, je crois que je peux affirmer, en ce qui me concerne, que ce temps je l’ai vécu comme une chasse au trésor.

Il est fondamental pour moi de toujours chercher du sens autant que possible à ce que je vis. Il m’est impossible de laisser les événements se succéder sans chercher à comprendre ce qu’ils peuvent bien me laisser à apprendre. Non pas qu’il faille tirer des leçons dans le sens de morale de tout ce que nous vivons, mais il me paraît important d’en retenir quelques traits dans la perspective de continuer d’évoluer, de grandir, de progresser. Si les événements que nous vivons, nous les laissons glisser comme la pluie sur les plumes d’un canard, quels espoirs d’un monde nouveau, d’un monde meilleur pouvons-nous conserver ? Quels engagements sommes-nous prêts à prendre pour œuvrer en vue de ce monde meilleur ?

Ainsi, ces quelques mois passés ont été pour moi une quête d’un sens nouveau, de prises de consciences nouvelles.

Pour ma propre vie comme pour la vie de notre monde.

Les remises en question nous en avions déjà des exemples criants avant cette crise sanitaire. Que l’on pense aux grèves pour les droits des femmes, que l’on pense aux grèves pour le climat, les actions pour le droit à la dignité des travailleurs et des populations opprimés. Chacune de nos campagnes Terre Nouvelle en sont des exemples bien détaillés.

Il n’est donc pas nouveau de se soucier du monde qui nous entoure et de vouloir son bien.

Cependant, jusqu’à présent, je n’avais jamais été touchée dans ma chair. Mon esprit était relié à toutes ces actions en vue d’améliorer les conditions de vie des uns et des autres. Mais jamais ma chair.

Effectivement,

  • Je ne suis pas et de loin pas de la génération qui a pu vivre les affres de la guerre ou de l’après-guerre.
  • Je fais partie des salariés chanceux de notre société, puisque mon Église pratique l’égalité salariale entre homme et femme.
  • Je suis blanche.
  • Je vis en Suisse.
  • et ma vie et celle de mon fils ne sont pas mises en danger en permanence.

Alors bien sûr, les malheurs du monde me touchent et m’interrogent, mais toujours avec une certaine distance, saine sans doute parce que nous ne pouvons pas porter toute la peine du monde. Mais si je voulais être vraiment critique à mon égard, je me demanderais si cela ne tient pas plus de la bonne conscience que du souci vrai et ressenti.

Or, les mois que nous venons de vivre, je les ai vécu dans ma chair. Un souci vrai et ressenti dans la crainte de la contamination en ce qui concernait mes parents, mon fils, celles et ceux qui me sont proches.

Une vie chamboulée par des interdictions, des restrictions, des diminutions.

L’opulence et le bien-être dans lesquels nous vivions jusque-là sont devenus comme apparents. Une visibilité accentuée – et quelle ironie – par leur absence. Jusque-là, j’en bénéficiais sans même m’en rendre compte, comme un dû qu’il n’était même plus nécessaire de mettre en avant. Pour lequel il n’était peut-être même plus nécessaire d’être reconnaissant. C’était tellement normal.

Et puis, tout a basculé.

Et alors quoi ?
Et alors que faire ?

Chercher la perle.
Chercher le trésor.

Dans ce champ retourné, labouré, désordonné qu’est devenue ma vie, il faut y trouver un sens, un trésor, une perle rare.

Ainsi, armé d’une pelle et d’une pioche, il faut se mettre au travail et chercher. Saisir les événements pour les transformer en occasion.

Le texte biblique de ce matin nous invite à cette quête. Chercher le trésor que Dieu a déposé dans les champs de nos vies respectives. Chercher les perles rares disséminées et en attente des aventuriers que nous sommes.

Lorsque j’étais enfant, je voulais, comme Indiana Jones, partir à la recherche de l’Arche Perdue. Mais aujourd’hui, plus qu’un rêve, cette quête est réalité. Découvrir dans ma vie les trésors que Dieu y a déposés à mon intention. Vais-je accepter de passer à côté ? Vais-je laisser passer cette chance que la situation actuelle m’offre de partir à leur recherche ? De réfléchir au sens que je donne à ma vie, et à la place que j’accorde aux éléments qui la constituent ?

Comme les pécheurs qui, au retour de la pêche, s’assoient sur la plage pour faire le tri dans leur filet, je suis aussi invitée aujourd’hui à faire le tri dans les expériences que la vie me donne à vivre. Dans l’importance que je leur accorde. Vais-je reprendre ma vie comme auparavant  lorsque la crise sera passée? Ou bien vais-je tout vendre comme dans les paraboles, pour pouvoir acheter et conserver le plus précieux ?

Vais-je être capable de me défaire de l’inutile ou de tout ce que je croyais être essentiel et que les événements récents ont ramené à leur juste valeur ?

Le Royaume de Dieu est à l’image de ce trésor caché qu’il nous faut découvrir. Il est donc le cumul, la rencontre de deux éléments : un trésor caché et un homme qui cherche. Sa découverte nous mènera alors à nous poser la question des priorités. Saurons-nous tout vendre pour ne conserver que ce bien précieux ?

Saurons-nous faire le tri entre le futile et l’essentiel ?

Et, à l’image du maître de maison de notre texte, de tirer de notre trésor des choses nouvelles et des choses anciennes ?

 

Nous vivons les plus beaux mois de l’année en ce moment. Le soleil, la chaleur pour l’instant encore agréable, les potagers qui demandent nos soins et qui nous les rendent, et, bien que beaucoup resteront par ici, ce sont aussi les congés et le repos qui s’annoncent. C’est aussi du temps que l’on va consacrer ou continuer de consacrer aux enfants, aux amis, aux proches avec un peu plus de présence réelle que durant ces derniers mois. Peut-être que pour certains d’entre nous ce sera aussi le temps de vider caves et greniers, faire du rangement dans nos bureaux et nos dossiers, faire du classement, de l’archivage et j’en passe.

Mais c’est aussi encore toujours temps de planifier une chasse au trésor. Et de tirer de ce trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.

Amen.

Intercession

Seigneur, dans note quête de Vie vraie, permets que nous nous souvenions les uns des autres.

Car c’est lorsque nous accueillons notre prochain avec amour et compassion que nous nous approchons au plus près de ton Royaume.

Car c’est lorsque nous portons secours aux affligés que nous découvrons une perle que tu as dissimulée sur nos sentiers,

Car c’est lorsque nous partageons nos moments de joie avec ceux qui nous entourent que nous témoignons de ton Royaume qui vient et qui est.

Et c’est ensemble que nous te disons à présent la prière que tu nous as enseignée :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer dans la tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent :
le règne la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles.

Amen.

Bénédiction

Que l’amour de Dieu nous conduise, nous soutienne et nous accompagne!
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Amen

 

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