Par Solange Platz
Quand Diane m’a demandé une petite contribution pour le dynamique site de La BARC, j’ai d’abord pensé à écrire un petit texte. Mais j’ai vite réalisé que d’autres faisaient cela beaucoup mieux et c’est pour cela que j’ai choisi de vous interpréter avec les « moyens du bord » un magnifique lied de Franz Schubert: Ganymed. Dans cette pièce, Schubert a magistralement mis en musique un poème de Goethe qui parle du bonheur de voir la nature renaître au printemps. En ces temps troublés où nos vies ont été chamboulées la musique me remet toujours le cœur à l’endroit et j’espère qu’il en sera de même pour vous.
Dans l’éclat du matin
De quels feux tu m’entoures,
Printemps, mon Bien-aimé !
En un afflux d’amoureuses ivresses,
Se presse vers mon cœur
Le sentiment sacré
De ton ardeur éternelle,
Beauté infinie !
Que ne puis-je t’étreindre
De ces bras !
Ah ! sur ton sein je suis
Étendu, je languis
Et tes fleurs et ton herbe
Se pressent sur mon cœur.
Tu viens calmer la soif
Ardente de mon être,
Brise exquise de l’aube,
Où vers moi le rossignol jette
Son cri d’amour, hors des brumes du val.
Me voici, me voici !
Mais où aller, mais où ?
Là-haut, être enlevé là-haut !
Les nuages flottants
S’abaissent, les nuages
S’inclinent vers l’amour soulevé de désir.
Vers moi, vers moi !
Et que, blotti en vous,
Je monte !
Enlaçant, enlacé !
Et que j’aille, en montant, me serrer contre toi,
Père, universel amour