Depuis 2 moins maintenant, aucune activité en présence n’a eu lieu dans notre paroisse. Même si les portes des temples sont restées ouvertes durant tout ce temps, il y a bien longtemps que nous ne les avons pas poussées ensemble. Idem pour les salles de paroisses, demeurées désertes depuis le mois de mars.
Personne n’aime être bousculé dans ses habitudes. La vie paroissiale fait partie pour certain·e·s d’entre nous des rendez-vous centraux qui rythment les semaines et les saisons. En être privé·e·s du jour au lendemain a été un choc.
Comment rester en lien avec les membres de la communauté paroissiale fidèle aux activités ordinaires? Cette question s’est posée immédiatement. Comment rejoindre nos contemporains dans leurs interrogations actuelles? Cette question-là s’est également posée dès les premières heures.
Téléphones, petits mots, attention particulière aux 65 ans et plus, appels et propositions d’animations pour les enfants et les ados. Les contacts avec les personnes identifiées dans la paroisse ont été soignés. Et pour elles ainsi que pour toutes les personnes qui n’ont pas ou que peu de lien avec la vie paroissiale « ordinaire » des textes, méditations, cultes à la maison, témoignages et autres ressources ont été mises à disposition ici même, sur le site.
Les retours sont positifs. Plusieurs personnes semblent avoir trouvé ici de quoi approfondir leurs réflexions, prendre soin de leur vie spirituelle ou s’ouvrir à de nouveaux horizons. Merci à celles et ceux qui ont témoigné leur intérêt et leur satisfaction. Merci aussi à celles et ceux qui ont fait part de leurs critiques et permis ainsi d’améliorer ou de rendre plus adéquat ce qui était proposé.
Les publications ont été consultées un nombre important de fois. Le « public » du site internet durant cette période a été dans l’ensemble plus nombreux que l’assemblée habituelle du culte dominical. Cela doit nous interroger sur ces personnes que nous ne connaissons pas, que nous n’avons pas identifiées, mais qui ont suffisamment d’intérêt pour les questions existentielles et spirituelles pour passer du temps à lire, écouter, prier par le biais de notre site.
À l’heure où les interdits stricts s’assouplissent gentiment, il convient de nous confronter à cette question. Comment la paroisse va-t-elle poursuivre sa mission? Sa double mission! D’une part de prendre soin des liens communautaires dont certain·es se sont sentis amputé·e·s et sont avides de renouer. Et d’autre part d’être une source de lien avec l’Évangile de Jésus-Christ pour une part de la population plus large. Le risque existe, en reprenant un certain nombre de nos activités en présence, d’oublier et d’abandonner bon nombre d’anonymes qui ont pris goût à nos publications.
Cette question, qui va occuper le Conseil paroissial de La BARC ces prochains temps, est le cœur même de notre mission d’Église. La crise actuelle nous oblige à y apporter une réponse et c’est un beau défi qui se présente à nous.
Si vous souhaitez partager vos questionnements, réflexions ou propositions à ce sujet, je serais très heureuse d’échanger avec vous, par mail ou téléphone.
Diane Friedli, pasteure
À propos de ces questionnements, on lira avec intérêt l’article du pasteur genevois Philippe Golaz dans le dernier numéro de Réformés: Une Église distancée qui réapprend à se faire proche.