Elim: Claude Fiaux, Pierre Reverchon, Hans Beck, Bénédicte Gritti
Nous vivons des temps étranges qui peuvent laisser un goût amer à bon nombre d’entre nous. Tout particulièrement à nos ainés que l’on qualifie aujourd’hui de personnes à risque et qui se voient contraints de restreindre leur liberté de mouvements, leur possibilité d’agir.
Beaucoup se voient frustrés. Beaucoup se pensent comme de « nouveaux fardeaux », plus bons à rien d’autre que de sortir leur poubelle ou promener leur chien. Tout le reste leur étant interdit par les recommandations sanitaires.
Or, dans la foi chrétienne, il n’est pas possible de n’être plus bon à rien, parce qu’il y a toujours une possibilité ou une autre de se rendre proche des autres et de continuer de s’en soucier.
Notamment par le biais de la prière et plus précisément la prière d’intercession.
Se mettre en prière – être un priant – est une action nécessaire. Loin d’être inutile, elle favorise le sentiment d’appartenance à une communauté proche comme éloignée, le sentiment d’agir pour les autres. Elle favorise le tissu relationnel et l’implication personnelle, même à distance.
La prière d’intercession fait de nous des êtres de proximité avec Dieu, mais aussi avec les humains du monde entier. Ainsi nous nous plaçons à côté du frère qu’il soit proche ou lointain pour lui manifester (le plus souvent dans le secret) notre compassion, notre solidarité, notre engagement à son côté. En se tenant tout près de Dieu nous demandons quelque chose en faveur de quelqu’un, nous plaidons pour lui. Nous implorons la miséricorde du Père pour ses enfants ; et nous agissons avec nos petits moyens.
Sans actes concrets – il y a tant de situations de par le monde pour lesquelles nous pouvons si peu entreprendre – cette prière d’intercession pourrait être considérée comme un anesthésiant pour notre conscience. Il n’en est rien ! Elle est acte de foi, prière désirée par Dieu et enracinée en Lui, une pleine confiance en son œuvre agissante, bien au-delà de ce que nous pouvons en percevoir. Elle est un combat de communion fraternelle, par l’Esprit qui nous inspire, et avec le Christ, véritable intercesseur qui n’a pas baissé les bras mais les a ouverts pour tous sur la croix.
Nous sommes bien impuissants devant nos fragilités humaines et face à tous les déchaînements de violences, persécutions, exils, misères et tyrannies que s’infligent les hommes, et dont les médias nous font part; ce mal nous touche en profondeur, et réveille en nous bien des questions. Il suscite aussi notre compassion. Alors, au-delà de nos incompréhensions, et de nos écœurements, monte de nos cœurs notre prière, avec de pauvres mots, mais prière qui nous rend solidaires des souffrances de l’humanité et nous fait coopérer aux projets de Dieu pour l’homme, projets de miséricorde, de paix, de justice, de pardon, de guérison.
Cette prière d’intercession nous engage, nous appelle à résister d’une manière ou d’une autre, et nous ramène aux besoins de notre prochain, afin d’être pour lui : passion, écoute, service d’amour.
Quelques versets bibliques qui en font témoignage:
Exode 32:31-32 : Moïse retourna vers l’Éternel et dit: Ah! ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait un dieu d’or. Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.
Nombres 12:13 : Moïse cria à l’Éternel, en disant: O Dieu, je te prie, guéris-la!
Matthieu 5:44 : Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.
Romains 10:1 : Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés.
Jacques 5:14 : Quelqu’un parmi vous est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur.
1 Timothée 2:1-2 : J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.
Merci d’être là!
Ainsi, si vous vous sentez mis de côté, inutiles, plus bon à rien, rappelez-vous que personne ne pourra vous soustraire à la possibilité d’entrer en prière pour le monde et pour vous-même.
Et ce n’est pas rien!
Merci à chacune et chacun d’entre vous pour chacune de vos intercessions!