Elim: Claude Fiaux, Pierre Reverchon, Hans Beck, Bénédicte Gritti.
Nous sommes montés vers Pâques ensemble ces dernières semaines. Pour arriver ensemble au pied de la croix de Jésus, puis devant son tombeau … vide.
Nous avons traversé durant ces jours les difficultés que la vie a placées devant nous.
Chaque jour, les remises en question, les incompréhensions, les révoltes, les angoisses, mais aussi les joies, les étincelles, les éclaircies ont jalonné notre chemin de carême.
Chaque jour l’isolement forcé que nous vivons en cette période de confinement nous a placé face à notre propre image telle un miroir sans faille. Et nous avons pu en toute confiance nous livrer à Dieu avec toutes nos imperfections, dans la certitude que sa miséricorde envers nous est, elle aussi, toujours sans faille.
Beaucoup m’ont dit avoir pris le temps de converser avec Dieu durant leurs promenades en forêt, trouvant dans ces temps de connexion la force d’avancer sur les chemins opaques.
Jour après jour, les clous qui retenaient la chaîne de nos esclavages ont été retirés les uns après les autres, nous libérant toujours un peu plus. Jusqu’à ce sombre jour de vendredi qui a vu Jésus sur la croix. De manière toute à fait incompréhensible, la croix de Jésus est devenue notre libération ultime, voyant nos chaînes tomber indéfectiblement au sol. Cela pour nous permettre d’entrer dans la nouveauté de Pâques.
C’est alors que nous pouvons ouvrir les bras, reprendre souffle, regarder à nouveau l’horizon. Le tombeau lui aussi est ouvert. De ce lieu de mort émane la Vie …
La route qui se dessine à présent devant nous n’est pas sans embûches. Il n’est pas garanti non plus que nous ne trébucherons pas. Mais, la voie s’ouvre sur un avenir de lumière et c’est vers la lumière que nous sommes désormais appelés à tourner notre regard. Désormais, chaque jour pourra être le lieu de nos résurrections.
Reprenez courage, force et confiance. Conservez l’espérance. Au delà des apparences, la mort n’a pas le dernier mot.
« Femmes qui cherchez-vous ? Est-ce Jésus ? Venez et
voyez : l’odeur de la violette attendrit le maigre bois.
Qui cherchez-vous ?
Femmes qui cherchez-vous ? Jésus le crucifié ? La
sève est rouge aux rameaux nus. Venez et voyez, il
n’est plus là.
La pierre est muette, le caveau vide. Entrez et
voyez : il n’est pas là. La voix de la tourterelle est
revenue sur notre terre. Alleluia.
Femmes, ne cherchez pas son visage clos comme un
lac gelé. Il n’est pas là. Alleluia.
Femmes, laissez vos pleurs. Vous ne baiserez plus
ses plaies sanglantes. L’églantine est en fleur.
Il est ressuscité. Alleluia. »
Lanza del Vasto, Judas.
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »
(Matthieu 28, 20)