Grand oratorio «Erntefeier»

Grâce à l’association Herzogenberg fondée en 2004, l’oratorio Erntefeier d’Heinrich von Herzogenberg  va revivre sous la direction de Mme Maryclaude Huguenin que vous pourrez aller entendre les

samedi 21 octobre 2017
à Neuchâtel, au Temple du Bas, à 20h

dimanche 22 octobre 2017
à La Chaux-de-Fonds, au Temple Farel, à17h.

Erntefeier est le dernier oratorio sorti de cette collaboration avec Friedrich Spitta, librettiste. Il fut achevé le 2 juillet 1898. Comme ces deux autres œuvres « Die Geburt Christi » (1894) et « Die Passion » (1895), les auditeurs sont invités à participer en chantant les quelques chorals connus parsemant l’œuvre. Contrairement aux deux autres œuvres citées ci-dessus, qui demandent une orchestration réduite aux cordes et à l’harmonium, celle-ci réclame un orchestre symphonique complet. Il s’agit ici d’une musique d’oratorio dans la digne suite des oratorios de Mendelssohn et des autres compositeurs du XXe siècle.

Le texte conçu par Spitta se compose exclusivement de citations bibliques (en partie librement retouchées) et de versets de cantiques qui est le fruit d’une réflexion théologique mûrement réfléchie et unique dans la littérature d’oratorios. Le point de départ fut le souci de trouver une contribution riche en contenu pour la célébration de la fête des récoltes qui était très populaire, mais à l’époque peu cultivée dans la musique ecclésiastique, Spitta avait besoin d’inventer un nouveau style.

Il décrit lui-même: «L’introduction donne une sorte de résumé ou écho de la célébration des récoltes; mais les trois parties veulent montrer comment les thèmes de cette fête agissent dans la vie, par rapport à la joie de vivre, par rapport au travail et au combat vital, par rapport à la fin de la vie; par conséquent, dans chaque partie un âge particulier s’exprime, d’abord les jeunes gens et les jeunes filles, ensuite les hommes et les femmes qui se trouvent au zénith de la vie, et pour finir les vieux qui regardent la terre d’où ils sont venus, et qui regardent vers le ciel qui leur réserve l’héritage impérissable».

Spitta prend donc la fête des récoltes dans son sens propre seulement comme point de départ dans l’Introduction, et présente ensuite en particulier trois scènes tirées de la vie. Les trois scènes de Erntefeier traitent dans chacune des trois parties un thème de conflit particulier en confrontant des personnes différentes:

«Les différences se manifestent dans la première partie, celle de la joie de vivre, par l’admonition qui vient de la part de deux personnes qui ont pris dignement de l’âge et sont devenues sages par leur expérience de la vie. En revanche, les problèmes évoqués dans les deux autres parties principales ne trouvent leur solution que par le poids de la personne du Christ».

Herzogenberg arrive à exprimer pleinement le potentiel dramatique de ces scènes et crée en même temps une dramaturgie d’ensemble qui, dans la dernière partie, fait vivre la dissolution de la tension dans la jubilation de l’action de grâce eschatologique tournée vers Dieu de manière si intense qu’on ne peut plus rester assis quand on chante ensemble: «Gloria sei dir gesungen» (comme c’est le cas quand on chante l’«Alléluia» du Messie de Händel).

  • Maria Diaz Coca, soprano
  • Véronique Rossier, alto
  • Raphaël Favre, ténor
  • Mohammed Haidar, basse
  • Maryclaude Huguenin, direction